Avant de commencer, il faut que je vous parle de la pédal-steel. C’est une guitare à cordes (jusque là tout va bien), comprenant un mécanisme permettant de modifier la tonalité de base des cordes par l’action de pédales, l’instrument se joue avec une barre en acier tenue par la main gauche, et le reste c’est normal. Il semblerait que ce soit l’instrument des chansons d’amour par excellence. Damien en use et en abuse dans Flirt, son deuxième album.
Mes premières impressions concernant l’album sont : sucré, doux, sensuel, limite mielleux et platonique. De là découle un sentiment de bien être romantique, Damien fait des déclarations sur chaque titre. De la drague lourdingue "dis moi, tu m’dragues ou quoi ?" ("Drague"), aux phrases toutes faites "quand je t’ai connu j’ai su que c’était le destin" ("Vraiment") (mais qui font mouche), toute la palette des sentiments amoureux y passe.
Flirt porte bien son nom, pas de rancœur, pas encore de doutes, pas de tromperies, juste les prémisses de la suite, quand tout est encore possible, c’est ce que chante Damien d’une voix retenue, prête à se briser, avec les tremblements incontrôlables des déclarations. Et le tout à la guitare qui laisse durer les notes, le piano pour les zoiseaux qui tiennent des guirlandes, et un rythme envoûtant comme une chanson d’amour.
Romantique, mélancolique, sensible et délicat, entre la tristesse et la mélancolie, teintée de jazz et de pop, la musique de Damien est comme un premier amour : intemporelle et convaincue d’éternité. Peut-être un peu mièvre, mais je ne peux m’empêcher de penser qu’il la fait avec la nostalgie mêlée d’ironie des trentenaires déçus mais pas encore blasés. |