Alliance sous le signe du charme Californien et de l'élégance Anglaise, Big Deal est de retour avec un nouvel album June Gloom sous des allures bien différentes d'un Lights Out, premier album paru en 2012, des plus intimistes.
Lights Out nous a fait découvrir Big Deal, composé de Kacey Underwood et Alice Costelloe, se suffisant à leurs douces voix accompagnées de guitares. Loin de paraître minimaliste, la mélodie irréprochable et l'intensité solennelle suffisaient amplement à faire oublier l'absence d'une partie rythmique.
June Gloom en est autre, les arrangements plus poussés font leur apparition avec une basse mais surtout avec une batterie qui compte bien ne pas traîner au rang d'habillage.
La batterie était secrètement attendue, puis tout compte fait elle étonne, car il ne s'agit pas d'une rythmique planante imitant la nébuleuse de réverb des guitares enveloppant le chant, mais d'un véritable coup de puissance abreuvant le désir de vibrer au son de cette musique belle et aérienne.
Plus élaboré donc, mais la sensibilité du duo n'en démord pas pour autant, la voix d'Alice Costelloe garde toute sa douceur tandis que les guitares entament leur chant délicat.
C'est dans ce registre plus rock qu'apparaît un son bien plus prononcée dans celui des nineties, voire grunge sur "Golden Light" et "In Your Car", dissimulant des souvenirs Sonic Youth insoupçonnés précédemment. La juxtaposition de cette rythmique puissante et de ce jeu de guitares/voix mélancolique semble parfaitement se joindre et donner une toute autre ampleur au son de Big Deal. Par cette même alchimie, "Dream Machines" et "Pillow" semblent occuper l'espace environnant en hypnotisant sur ces quelques notes reprises en riff, qui sauront échapper l'esprit de son emprise par nos pensées.
Parfois en rock énervé comme sur "Teradactol" où on croirait entendre Placebo, June Bloom s'octroie de préserver toute la douceur naturelle du duo au travers de morceaux vaporeux et tendres dont "Pristine" et "Little Dipper" démontrent tout le potentiel passionnel en se suffisant d'une guitare et du mariage des deux voix. "Close Your Eyes" en est également un modèle de douceur clôturant en beauté captivante cet album.
Au même titre que le premier album, il y a ce quelque chose dans le son de Big Deal qui nous fait se sentir bien à l'écoute de June Gloom. La différence notable sur ce nouvel opus surprend mais reste cohérent et nettement à la hauteur de ce qu'on pouvait attendre de ce duo aux accents et à la sensibilité partagés de la plus gracieuse des façons.
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