Comédie de Jean-Pierre Bacri et Agnès Jaoui, mise en scène de Jean-Marie Ledo, avec Tiphaine Charles, Jean-François Labourdette, Jean-Marie Ledo, Marjorie Lhomme et Vincent Remoissenet (en alternance Pierre Henniquant).
Après avoir monté diverses comédies du répertoire classique, la Compagnie le Théâtre des 400 Coups se lance dans l'interprétation d'une pièce contemporaine, mais pourtant presque déjà un classique.
"Cuisine et dépendances" a déjà plus de vingt ans. Son adaptation du théâtre au cinéma par les auteurs, Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri, a donné à cette pièce et au texte une visibilité populaire, comme pour "Le Père Noël est une ordure" ou "Le Dîner de cons".
La difficulté pour le metteur en scène Jean-Marie Ledo et la troupe d'acteur consiste à faire oublier au spectateur les scènes bien connues du film. Il choisit donc la sobriété dans les décors comme dans la direction d'acteurs. L'action se déroule uniquement dans la cuisine. Parfois une voix provient de l'arrière de la scène mais le personnage est clairement identifié.
Metteur en scène mais aussi acteur, Jean-Marie Ledo a pris le rôle le plus difficile. Le rôle de Georges est le plus délicat non en raison du jeu ou du texte, mais parce qu'en marchant dans les traces de Bacri, Jean-Marie Ledo doit s'adapter à un rôle écrit sur mesure pour l'auteur et acteur original. Il s'en tire néanmoins brillamment.
Les autres acteurs sont tout aussi talentueux et s'approprient le texte avec aisance. Marjorie Lhomme est solaire dans le rôle de Charlotte, Jean-François Labourdette irrésistible dans celui de Fred, le frère joueur. Quant à Tiphaine Charles et Vincent Remoissenet, qui joue en alternance avec Pierre Henniquant, leur sensibilité fait qu'ils forment un couple d'hôtes parfaitement crédible.
"Cuisine et dépendances" reste après vingt ans une comédie de mœurs qui n'a rien perdu de son mordant mais surtout demeure toujours aussi jubilatoire. |