Ils portent les doux noms de An 3000 et Jungle. Ce sont les deux nouveaux numéros de Bonbek, "la revue pour enfants qui rend jaloux les parents". J’étais parmi les heureux élus au tout premier volume, sorti à l’automne 2010 (Princes & Princesses). La fillette qui me suit partout a été immédiatement séduite. L’adulte que j’essaie d’être a été convaincue. Et maintenant ? Quelques saisons de plus ont-ils essoufflé l’entrain des débuts ?

Non, que nenni, nada, pas du tout, niet (et tout autre élément du vocabulaire destiné à la réponse négative sied pour répondre à la question) : ce souffle particulier d’ivresse et d’optimisme est toujours présent. Certes, le nombre de pages est moins important, mais les rubriques restent. A commencer par l’histoire bilingue. Une histoire racontée en français pour comprendre et en anglais pour le fun, l’accent, les expatriés, l’ouverture d’esprit, la sonorité de la langue… la grande histoire.

L’atelier à table ! avec des recettes réalisables, mangeables (voire délicieuses), à réaliser avec un adulte consentant (qui peut disposer pendant que le fromage gratine). A noter que même la recette est annotée des commentaires que nous avons l’habitude de lancer au concepteur, du genre "tu as ta règle ?" pour mesurer l’épaisseur de la préparation, "on ne lèche pas la cuillère, on la trempe dans un verre d’eau". Le tout à base de sucre, d’œufs, de chamallow pour les recettes sucrées et de jambon de cochon (si si !) pour le salé, pour des résultats rigolos et miamement bons !

La petite histoire (BD ou sans parole), les ateliers dessin, coloriage et habillage… sont toujours là. Damned ! Ce magazine que tu peux découper et tagger avec petite sœur comme bon te semble ! Mieux : les feutres ne passeront pas au travers, vous pouvez même y aller à la peinture… ça change des magazines en pages fines comme du PQ rendant obligatoire le crayon à papier (et pas de gomme, ça déchire les pages !). Je soupçonne même Bonbek d’être à l’épreuve de la confiture et du chocolat renversé.

L’atelier des 11 erreurs dans des vraies chambres de Parisiens (pleines de jouets à saturer les placards, presque pas trop rangées, mais vivantes et habitées par des petits bouchons rigolos) perdure et donne des idées déco pour toutes les maisons. Et puis des rubriques alternent selon les numéros, l’atelier coller-décoller sera remplacé par l’atelier Ombres chinoises, lui-même remplacé par l’atelier Dis maman, lui-même alterné avec l’atelier Paper toys, pour (encore et toujours) s’amuser d’un tout et d’un rien.

Conclusion ? Le magazine est un peu plus épuré que les premiers numéros, laissant l’avantage de la surprise sur certaines rubriques (adaptées au thème), des numéros qui vous plongent dans les thèmes choisis jusqu’au cou (voire plus !), des histoires, des ateliers, des jeux. Promesse tenue, Bonbek reste ce magazine intergénérationnel croustillant de rigolade et de non-prise de tête, pour lire, relire et s’amuser, entre enfants, entre parents, en famille, entre copains…

Bonbek m’a fait penser à cette pub pour des meubles en kit (mais si, vous savez, ceux dont il manque toujours des vis, à monter en trois fois plus de temps que la notice prévoit !), où les gens changent toute la déco sur une idée tombée du ciel : njut njut njut njut njut njut njut njut !