Monologue dramatique d'arpès le texte éponyme de Stefan Zweig dit par Marie Le Galès dans une mise en scène de René Loyon.
Elle vient nous raconter l’histoire, son histoire, celle d’une riche veuve esseulée qui, lorsqu’elle était au Casino de Monte-Carlo, voit perdre un jeune homme à la table de jeux et sent qu’il est en danger. Se lançant alors à sa poursuite, elle se met en tête de le sauver.
Assise à une table posée sur un tapis dans ce qui ressemble à un salon vide (deux rangées de chaises encadrent la table), la narratrice de "Vingt-quatre heures de la vie d’une femme" revit pour nous ces vingt-quatre heures plus excitantes que tous les jeux du monde", qui ont assurément comptées dans sa vie et l’ont transformée à jamais.
Quelque chose s’est brisé alors et la comédienne Marie Le Galès, toute en douceur et en sensibilité, le restitue parfaitement. Le choix de mise en scène de René Loyon d’accentuer la retenue chez cette femme anéantie est cohérent mais se fait un peu au détriment de la passion, un des éléments moteurs de l’univers de Stefan Zweig.
Ici, seuls les rares passages dialogués mettent un peu de flamme dans ce spectacle qui divulgue un à un tous les bouleversements qui agitent la pensée de cette femme avec, certes une belle intériorité, mais on en voudrait plus.
Il n’en demeure pas moins que Marie Le Galès, lorsqu’elle aura trouvé le rythme de l’auteur autrichien, devrait donner encore plus d’émotion et de puissance à ce drame où les deux protagonistes, chacun dans son monde, n’arrivent jamais à communiquer.
C’est tout ce qu’il y manque car elle dit les mots de Zweig avec une admirable sobriété et ça, c’est tout à fait plaisant. |