Comme quoi, l’expérience, la maturité et le talent peuvent se sentir à travers des artistes totalement inconnus. C’est ce qui m’est arrivé quand j’ai écouté Alison Moyet que je ne connaissais pas du tout (comme quoi ma manie de choisir des albums rien que par feeling pour un nom ou un titre ne me donne pas que de mauvaises surprises !).
The Minutes est son huitième album, elle est déjà bien connue dans le pays de la chanson britannique et au-delà. Elle est à un âge où il n’y a plus de coquetterie à cacher son âge (enfin j’imagine, je ne lui ai pas demandé), mais elle porte tellement bien ses 52 ans que je ne vois pas l’intérêt de les taire. Comme quoi l’âge n’est qu’un vulgaire numéro.
Elle a débuté avec le duo Yazoo avec Vince Clarke (ex-membre fondateur de Depeche Mode) puis, après une première séparation, d’autres associations, de nouvelles séparations, elle décide de mener sa carrière en solo et d’après ce que j’en lis un peu partout, elle a bien fait. Comme quoi la séparation est le début d’autre chose de mieux.
Dès les premières notes, une vague New Wave électro nuageuse vous enveloppe, telle une grosse masse de brume mystérieuse à l’intérieur de laquelle la voix d’Alison Moyet vous envoûte de son timbre blues soul, grave, passant de la subtile caresse à une puissance insoupçonnée. Et même sans connaître grand-chose à la musique en général et à ce style en particulier, on sent la qualité des arrangements et la précision des accords. Comme quoi, pas besoin de faire l’ENA pour voir le talent où il est.
Certains déploreront l’électronisme poussé des titres, comme quoi l’arrangeur se serait un peu trop lâché avec ses platines, robotisant la chose méritant plus de naturel. Personnellement, je trouve que les ajouts électroniques modernisent les sonorités un brin désuètes qu’adopte parfois la new wave des années 80. Comme quoi les mécontents sont toujours les mêmes, si Alison Moyet était restée avec ses premières amours, ceux-là l’aurait accusée d’immobilisme et quand elle évolue (ici même), elle est accusée de dénaturalisation de ses origines. Faudrait savoir.
Pourquoi les voix Blues-soul seraient cantonnées aux génériques de James Bond et aux bougies dans les églises ? Cet album lui permettra certainement de rentrer sur les platines DJet, dans les festivals fantastiques et dans les soirées mystiques avec tables qui tournent et coupes de champagne qui volent. Alors welcome ! |