En relisant mon texte sur …Like Clockwork, je me suis rendu compte que je n’avais pas vraiment fait une chronique d’album mais plutôt une lettre ouverte à tous les rageux et autres trolls qui se sont beaucoup exprimés depuis la sortie du disque. C’est aussi un petit peu une lettre d’amour à Josh Homme (Josh, adopte-moi, je serai un bon fils !).
Il y a beaucoup de déçus et de haters pour râler sur …Like Clockwork, le nouvel album de Queens of the Stone Age. Je ne vais pas faire mon QOTSA-Fag (il y a bien des Apple-fag, alors pourquoi pas ?) et encenser l’album quoi qu’il arrive car je suis une groupie du Elvis rouquin, mais je vais malgré tout vous expliquer pourquoi ce nouvel opus est un excellent album, qui est dans la lignée de ce que fait le groupe depuis un certain temps.
Avec Songs for the Deaf, Josh Homme est responsable d’un des meilleurs albums rock de ces 20 dernières années. Le fait de sortir un album en 2013 avec une partie de l’équipe ayant œuvré sur l’album culte a un peu excité les attentes des gens qui s’attendaient à un truc de malade. Mais il faut arrêter de se tirer la nouille à espérer ce genre de truc, QOSTA ne refera jamais un Song for the Deaf ! Un artiste n’a pas envie de faire la même chose toute sa vie, il se doit d’aller de l’avant. S'ils avaient fait un album équivalent, tous les haters leur seraient tombés dessus. Rappelez-vous comme Rage Against the Machine s’était fait allumer à la sortie de son deuxième album. Un disque qui était très bon et dans la droite lignée du premier, mais qui avait plus l’effet de surprise et les gens étaient donc déçus. Ici, c’est pareil !
Depuis un certain temps, de part ses expérimentations dans les Desert Sessions et dans les précédents albums de QOTSA, Josh Homme a montré qu’il n’était pas qu’un gros bourrin et qu’il était capable de faire des chansons mélodiques / mélancoliques / douces / pop (ce n’est pas un gros mot). "Make it wit Chu" en est l'exemple le plus frappant. Que les puristes du son stoner qui tache arrêtent de chialer parce que le nouvel album est trop calme et pop à leur goût, surtout que les titres qui envoient le pâté sont toujours bien présents. De toute manière, Josh Homme a (pratiquement) inventé le desert rock, donc laissez-le en faire ce qu’il lui plaît ! Les mêmes qui crachent sur …Like Clockwork sont ceux qui avait craché sur Nirvana et l’album Unplugged (et qui l’écoutent en boucle maintenant). Allez, les mecs… Respirez profondément, pétez un coup et laissez à cet excellent album le temps d’atteindre votre petit cœur desséché !
…Like Clockwork oscille entre une pop ciselée et le gros son QOTSA classique, donc des mélodies cachées sous d’épaisses couches de guitares sombres et grondantes, du gros riff répétitif, une rythmique qui emporte tout sur son passage, une atmosphère lourde et pesante comme le soleil dans le désert, et toujours cette voix un peu plaintive. Le disque s’ouvre de manière magistrale sur l’ambiance ultra sombre et angoissante de "Keep Your Eyes Peeled". "I Sat By The Ocean" et "If I Had A Tail" sont peut-être les morceaux qui sonnent le plus comme du QOTSA classique. "The Vampyre of time and memory" est tout doux avec une voix calme et un piano dominant. "Smooth Sailing" déverse un torrent de groove et on est pas loin d’un Eagle of Death Metal. "Kalopsia" alterne entre passages ressemblant à une mer calme puis nous emportant en pleine tempête. "My God is the Sun" est directement devenu culte avec son riff de basse résonnant et ses passages de maracas.
Un album magnétique à l’architecture élaborée, c’est bourrin juste comme il faut mais toujours avec une couche de subtilité dans le fond. Le disque est dense, sombre et psychédélique avec des arrangements travaillés par des artisans orfèvres. On ne va pas se raconter de conneries, QOTSA a encore fait un album excellent. Un truc idéal à écouter à fond en roulant en voiture dans le désert et si, comme moi, tu ne conduis pas et que le désert est un peu loin, ça marche aussi en l’écoutant très fort dans ses écouteurs en rentrant du boulot en bus (mais avec des lunettes noires, la tête posée contre la vitre à regarder les rayons du soleil se refléter dans les vitrines du Conforama). |