White Lies sort son troisième album Big TV, pourtant il s'agit d'un de ces groupes discrets dont on a peu parlé. Eclos après Editors et bien après Interpol, ils n'ont pas su développer un son qui leur était propre malgré une vraie qualité d'écriture et des morceaux propres qui tenaient la route. C'est un peu ce qu'on leur reproche encore sur Big TV, bien que cet album s'impose comme un des bons disques dans le creux de la vague estivale. On ne peut, encore une fois pour évoquer ce nouveau disque des White Lies, s'empêcher de convoquer de nombreux grands noms de la pop des années 80 et 90.
"Big TV", qui ouvre l'album éponyme, rappelle le lyrisme de Tears for Fears. Ensuite, le premier single "Here goes your love again", dont le refrain "I didn't go far (x3) / Then I came home / but he says "There goes our love again" est répété huit fois (de quoi décomplexer le jeune auteur-compositeur devant sa page blanche), chauffe les guitares, entonne le tambour, accorde la basse. Méchamment efficace, le groupe sort là un des meilleurs titres de sa carrière, un peu comme si les Killers étaient allés faire de la muscu à la salle de gym. Ensuite, au long de l'album, nous aurons l'impression que nos oreilles croisent des duos inédits entre Duran Duran et Gary Numan ("Tricky to Love"), entre Human League et Ultravox ("First Time Caller"), ou entre Echo & The Bunnymen et Simple Minds ("Be your Man").
Et pourtant, l'ensemble ne sonne pas trop vieilli. A la production, Ed Buller, ancien clavier des Psychedelic Furs mais surtout producteur de nombreux albums de Suede, de Pulp ou des Boo Radleys, réussit à canaliser l'énergie du groupe, à mettre les guitares acérées en avant, à donner une belle autorité à la voix de Harry McVeigh. Un album à réserver néanmoins aux amateurs de revival new wave eighties. |