Résolument rock à la française, follement classe. En deux mots : Laurent Montagne, A quoi jouons-nous ? Il commença sa carrière autour de 1998 dans un groupe : Les Acrobates. 3 albums, coup de cœur de l’académie Charles Cros (association de critiques et spécialistes du disque qui filent des étoiles au mieux des meilleurs… Cool, je peux venir ?) et joli succès critique. Deuxième acte pour Laurent Montagne : solo (son pote Cyril Douay a monté The Chase), il tourne, chante, sort plein de trucs et s’en va créer avec les jeunes dans les écoles (cool, tu peux venir ?). Et troisième acte : A quoi jouons-nous ? avec Pierre-Yves Serre, Christophe Revol et Olivier Guénin. Oui, rien que ça, et ce n’est pas fini Madame.
Des guitares aux mélodies hypnotiques, de sa voix qui rend dingue, douce et posée, passant d’un octave à l’autre aussi facilement que de l’eau. Tout pour percevoir Laurent Montagne comme un dur en cuir et au cœur de velours. Sacré Laurent, tu vas toutes les faire craquer, et je te raconte pas les scènes de jalousie à la maison.
Jolie reprise de Dominique A, "Le Courage des oiseaux" (qui chantent dans le vent glacé). Je sais que je vais encore me faire fâcher, mais l’ensemble des textes m’a un peu déçue, j’attendais plus de poésie d’une telle voix. Oui, je sais, les mots sont une mélodie qui servent la mélodie, mais un chant français n’a pas droit à la futilité des chants anglophones. La plupart des textes sont fondés autour de phrases toutes faites du quotidien, des maximes, des proverbes et vérités vraies de vraies (si si je te jure !).
Mais au fond, qui n’est pas adepte de ces jolies tournures ? "Les non-dits" (disent plus qu’ils ne laissent croire), "Attendre" (Le monde va trop vite, le stress nous tuera tous), "Coloscopie d’un président" (les avocats sont trop payés, les journalistes sont de leur côté). Non, je ne vous ferai pas la visite du tout, à vous de trouver votre titre à fredonner entre le fromage et le dessert pour conclure le dernier débat familial.
A noter quelques jeux de mots à dénicher au détour d’un accord "ma vie en dents de scie qui coupe", et un joli titre "L'écharpe" a priori banal, mais tout en tournures de-doigts-qui-se-nouent-autour-d’une-écharpe-de-soie-nouée-autour-de-soi (enfin, là, c’est plutôt n’importe quoi, n’est pas Laurent Montagne qui veut).
Des sujets qui nous toucheront tous, des émois aux politicards, des bruyantes ruptures au mutisme des tu-fais-la-gueule-non-je-fais-pas-la-gueule-ben-parle-moi-alors !, des secondes ratées aux grandes déclarations, toute la palette des sentiments sur la difficulté à vivre ensemble y passent. Une thérapie décomplexante ?
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