Troisième volet de la trilogie Mixatac, projet initié par l'équipe de Marsatac en marge du festival. Pour rappel, il s'agissait de réunir des artistes contemporains autant en électro qu'en rock à une musique plus traditionnelle et exotiques. Ainsi après Bamako (Mixatac #1) puis Essaouira (Mixatac #2), voici la destination du Liban avec Mixatac #3 Beyrouth.
Aux frontières physiques de l'enfer sur terre, le folklore libanais est riche et dévoile une musique orientale s'apprêtant à des sonorités profondes et hypnotisantes avec entre autre le bouzouk, sorte de luth kurde, joué avec onctuosité et virtuosité par Abed Kobeissy. On retrouve également la chanteuse Youmna Saba, le producteur Ziad Saad, le guitariste Fadi Tabbal et le rappeur libanais Rayess Bek. Côté français, les programmateurs de Marsatac ont fait appel au chanteur/slammeur phocéen Fred Nevchehirlian et, excusez du peu, de Rodolphe Burger.
Tout ce beau monde se retrouve en résidence à créer ensemble un mélange hybride de musique traditionnelle libanaise, rap, rock et de chant. Le potentiel créatif de Rodolphe Burger procure ici un véritable élan inventif où le laps de temps très court accordé à la résidence ne semble pas pénaliser la ferveur de composition.
Tout comme les deux précédents chapitres de Mixatac, on est curieux et très vite séduit par cette musique issue d'un brassage peu commun entre contemporain et traditionnel et notamment sur des univers bien différents à la base, mais cet album semble révéler une atmosphère vibrante d'esprits rebelles se dissimulant délicatement sous le rap appuyé de Rayess Bek et les paroles factieuses et ardentes de Fred Nevchehirlian. De quoi envelopper à merveille le chant de Rodolphe Burger, plus profond que jamais. |