Musique sep Théâtre sep Expos sep Cinéma sep Lecture sep Bien Vivre
  Galerie Photos sep Nos Podcasts sep Twitch
 
recherche
recherche
Activer la recherche avancée
Accueil
 
puce puce
puce La maison à la tourelle
Eva Neymann  (novembre 2013) 

Réalisé par Eva Neymann. Ukraine. Drame. 1h20. (Sortie 20 novembre 2013). Avec Dmitriy Kobetskoy, Katerina Golubeva, Mikhail Veksler, Vitalina Bibliv et Albert Filozov.

Quand on pénètre dans "La maison à la tourelle" d'Eva Neymann sans rien savoir de l'auteur de la nouvelle éponyme, on sent mystérieusement, en seulement quelques images, que l'on est en pays de connaissance.

Ce train qui emporte un enfant et sa mère malade vers une destination qu'ils n'atteindront pas, cette gare de nulle part où ils se résignent à descendre, cet hôpital bureaucratique presque irréel, terme de leur histoire commune, tout cela baigne dans un noir et blanc subtil et sublime, concocté par Rimvydas Leipus, le chef opérateur attitré de Sarunas Bartas.

Un noir et blanc chargé d'imprégner l'univers empesé de tristesse de l'Union soviétique des années quarante, de l'identifier immédiatement et de lui adjoindre sa part de "fantastique social".

Car, ici les misérables passent sous les yeux de l'enfant devenu désormais orphelin comme des ombres errantes à la recherche d'un repos, d'un répit atténuant leurs innombrables souffrances.

Et l'on pense irrésistiblement à une autre enfance dramatique, encore plus dramatique, puisque s'achevant cette fois, non par une infinie peine pour l'enfant mais par sa mort atroce de petit partisan. Car "La maison à la tourelle" n'est pas sans correspondance avec "L'enfance d'Ivan", le premier chef d'oeuvre d'Andréi Tarkovski.

Alors, on ne sera donc pas surpris quand on apprendra que Friedrich Gorenstein, lui aussi fils de poète, était le meilleur ami de Tarkovski et le scénariste de son film "Solaris". On sera encore moins surpris quand on lira que l'auteur d' "Andreï Roublev" avait proposé lui aussi une adaptation de "La maison à la tourelle".

C'est peu dire que ce petit bonhomme désormais seul dans ce monde, à la merci de figures singulières, interlopes, hostiles ou bien intentionnés, qui traverse silencieusement et sans larmes ce premier jour d'après le passage dans la forme de sa maman, a quelque chose de "tarkovskien".

Comme ses personnages, il est confronté à un monde sans spiritualité, à un indicible qu'il doit créer de toute pièce s'il veut survivre à cette barbarie dénué de pitié. Ici, le salut sera cette image rêvée de la maison à la tourelle.

Eva Neymann utilise peu d'éléments pour cette confrontation : une infirmière tatillonne, une marchande de poisson, un "tonton" et une "tantine" pas très loin des Thénardier mais avec un soupçon de la famille Micawber de Dickens, quelques alcooliques truculents et beaucoup de miséreux. L'enfant est là, coincé dans une réalité où sa douleur n'a plus de place, y errant à la poursuite de cette belle et blanche maison à la tourelle qu'il doit retrouver pour que tout redevienne comme avant, quand la chaleur maternelle guidait ses pas.

Eva Neymann a réussi un film intemporel qui pourrait être tourné en 1944, date où se déroule l'action, ou bien provenir de l'école soviétique du début des années 1960, celle justement des Konchalovski ou des Tarkovski. Elle bénéficie, on n'hésitera pas à le redire, de la belle lumière de Rimvydas Leipus, dont la photo toute en nuances ne fait pas sombrer le film dans le pathos le plus manichéen.

Ainsi, les scènes avec Katerina Golubeva, sur son lit d'agonie, les cheveux si courts qu'on les croirait rasés, paraissent presque douces, jamais morbides, en tout cas pas du tout prémonitoires du suicide de l'actrice survenue quelques semaines après la fin du film.

"La maison à la tourelle" d'Eva Neymann est un film qui demande de la compassion pour les humains, un film qui élève l'âme et grâce auquel on pourra avoir une bonne pensée pour Andréi T et Katerina G, ces deux êtres solaires ayant pris leur place au coeur de la constellation russe.

 

Philippe Person         
deco
Nouveau Actualités Voir aussi Contact
deco
decodeco
# 14 avril 2024 : En avril, de la culture tu suivras le fil

Un peu de soleil, des oiseaux qui chantent, le calme avant la tempête olympique. En attendant, cultivons-nous plutôt que de sauter dans la Seine. Pensez à nous soutenir en suivant nos réseaux sociaux et nos chaines Youtube et Twitch.

Du côté de la musique :

"Kit de survie en milieu hostile" de Betrand Betsch
"Let the monster fall" de Thomas de Pourquery
"Etat sauvage" de Chaton Laveur
"Embers of protest" de Burning Heads
"Sin miedo" de Chu Chi Cha
"Louis Beydts : Mélodies & songs" de Cyrille Dubois & Tristan Raës
"Arnold Schönberg : Pierrot lunaire" de Jessica Martin Maresco, Ensemble Op.Cit & Guillaume Bourgogne
"C'est pas Blanche-neige ni Cendrillon" de Madame Robert
"Brothers and sisters" de Michelle David & True Tones
"Prokofiev" de Nikita Mndoyants
"Alas" de Patrick Langot, Alexis Cardenas, Orchestre de Lutetia & Alejandro Sandler
"Symptom of decline" de The Black Enderkid
"Tigers blood" de Waxahatchee
"Not good enough" de Wizard
et toujours :
"Le carnajazz des animaux" de Dal Sasso Big Band"
"Deep in denial" de Down To The Wire
"Eden beach club" de Laurent Bardainne & Tigre d'Eau Douce
"Ailleurs" de Lucie Folch
"Ultrasound" de Palace
quelques clips en vrac : Pales, Sweet Needles, Soviet Suprem, Mazingo
"Songez" de Sophie Cantier
"Bella faccia" de Terestesa
"Session de rattrapage #5", 26eme épisode de notre podcast Le Morceau Cach

Au théâtre

les nouveautés :
"Tant que nos coeurs flamboient" au Théâtre Essaïon
Notes de départs" au Théâtre Poche Montparnasse
"Les chatouilles" au Théâtre de l'Atelier
et toujours :
"Come Bach" au Théâtre Le Lucernaire
"Enfance" au Théâtre Poche Montparnasse
"Lîle des esclaves" au Théâtre Le Lucernaire
"La forme des choses" au Théâtre La Flèche
"Partie" au Théâtre Silvia Monfort
"Punk.e.s" Au Théâtre La Scala
"Hedwig and the angry inch" au théâtre La Scala
"Je voudrais pas crever avant d'avoir connu" au Théâtre Essaïon
"Les crabes" au Théâtre La Scala
"Gosse de riche" au Théâtre Athénée Louis Jouvet
"L'abolition des privilèges" au Théâtre 13
"Lisbeth's" au Théâtre de la Manufacture des Abbesses
"Music hall Colette" au Théâtre Tristan Bernard
"Pauline & Carton" au Théâtre La Scala
"Rebota rebota y en tu cara explota" au Théâtre de la Bastille
"Une vie" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Le papier peint jaune" au Théâtre de La Reine Blanche
des reprises :
"Macbeth" au Théâtre Essaion
"Le chef d'oeuvre inconnu" au Théâtre Essaion
"Darius" au Théâtre Le Lucernaire
"Rimbaud cavalcades" au Théâtre Essaion
"La peur" au Théâtre La Scala

Une exposition à la Halle Saint Pierre : "L'esprit Singulier"

Du cinéma avec :

"Amal" de Jawad Rhalib
"L'île" de Damien Manivel
zt toujours :
"Le naméssime" de Xavier Bélony Mussel
"Yurt" de Nehir Tuna
"Le squelette de Madame Morales" de Rogelio A. Gonzalez

et toujours :
"L'innondation" de Igor Miniaev
"Laissez-moi" de Maxime Rappaz
"Le jeu de la Reine" de Karim Ainouz
"El Bola" de Achero Manas qui ressort en salle
"Blue giant" de Yuzuru Tachikawa
"Alice (1988)" de Jan Svankmajer
 "Universal Theory" de Timm Kroger
"Elaha" de Milena Aboyan

Lecture avec :

"L'origine des larmes" de Jean-Paul Dubois
"Mort d'un libraire" de Alice Slater
"Mykonos" de Olga Duhamel-Noyer
et toujours :
"Des gens drôles" de Lucile Commeaux, Adrien Dénouette, Quentin Mével, Guillaume Orignac & Théo Ribeton
"L'empire britanique en guerre" de Benoît Rondeau
"La république des imposteurs" de Eric Branca
"L'absence selon Camille" de Benjamin Fogel
"Sub Pop, des losers à la conquête du monde" de Jonathan Lopez
"Au nord de la frontière" de R.J. Ellory
"Anna 0" de Matthew Blake
"La sainte paix" de André Marois
"Récifs" de Romesh Gunesekera

Et toute la semaine des émissions en direct et en replay sur notre chaine TWITCH

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

Les 4 derniers journaux
- 14 avril 2024 : En avril, de la culture tu suivras le fil
- 07 avril 2024 :Un marathon de nouveautés !
- 01 avril 2024 : Mieux vaut en rire !
- 24 mars 2024 : Enfin le printemps !
           
twitch.com/froggysdelight | www.tasteofindie.com   bleu rouge vert métal
 
© froggy's delight 2008
Recherche Avancée Fermer la fenêtre
Rechercher
par mots clés :
Titres  Chroniques
  0 résultat(s) trouvé(s)

Album=Concert=Interview=Oldies but Goodies= Livre=Dossier=Spectacle=Film=