"Fêtes, mariages, funérailles", voilà ce que les sales de gosses de Jacuzzi Boys proposent d’animer depuis 2006. Avec eux et leur musique, on imagine facilement que la fête sera plus folle… Il faut dire qu’ils maîtrisent, diablement bien, leur sujet : soit une pop mélangée à un rock garage jouée pied au plancher, sourire aux lèvres, cheveux au vent.
Mais attention, les Jacuzzi Boys sont bien plus malins et voient un peu plus loin que leur cône de beuh. Avec ce troisième album, ils font preuve d’une malice et de qualités d’écriture que l’on n'aurait pas forcément imaginé venant de leur part. Sans être mauvais, leur premier album No seasons ne transcendait pas un genre de plus en plus rabattu. Glazin, sorti en 2011, poursuivait les mêmes chemins tout en voyant le groupe s’améliorer nettement dans l'écriture des chansons et lorgner largement vers les Black Lips. Cet album sans titre, l’important n’est pas là, est encore d’une toute autre facture et il suffit d’écouter l’enchaînement imparable des quatre premiers titres : "Be My Prism", "Black Gloves", le tubesque "Double Vision" et "Dust" pour s’en rendre compte.
Plus pop, moins superficiel (voire grossier parfois), les boys de Miami ont compris l’intérêt d’aérer leurs compositions et de mêler tension rock, esprit punk et mélodies addictives. Slacker oui, à la cool oui aussi mais certainement pas idiots. Sous le côté lo-fi se cache l’envie évidente d’écrire des chansons qui tiennent la route et de ne plus jouer simplement sur les effets et les clichés. Pour le coup, les chansons font mouche et si l’on a déjà parlé des qualités des titres précités, on peut également ajouter les claques que sont "Guillotine" et "Rubble", les fausses douceurs : "Heavy Horse" et "Ultraglide" ou le limite 60’s "Hotline".
Voilà un disque qui brille par sa production plutôt soignée, ce qui n’est pas la première chose que l’on remarque chez ce genre de groupes, par son alternance d’atmosphères et de tempi mais qui brille surtout pour son enchaînement réjouissant de tubes garage-pop incisifs. |