Comédie dramatique de Macha Orlova, mise en scène de Laure Trégouët, avec Macha Orlova, Sarah Gaumont, Patrick Girod, Franck Jouglas et Marie Céolin.
Dans les années 70, en quête de liberté, une famille juive russe décide de quitter son pays. Elle se heurtera à la violence de la bureaucratie et aux regards désapprobateurs des voisins.
Avec "A la santé des traîtres", Macha Orlova raconte l’histoire de sa famille dans une pièce qui oscille entre boulevard et drame. Témoignage sur une période encore récente où le fonctionnement de l’Union soviétique et de son administration est décrit dans son implacable engrenage.
Ponctuée de chansons interprétées à la guitare par Franck Jouglas (le mari), "A la santé des traîtres" nous transporte dans le quotidien d’une famille juive russe de cette époque.
Dans la mise en scène de Laure Tregouët, sobre et efficace, les comédiens sont pourtant inégaux. Marie Céolin apporte humanité et émotion au personnage de la mère tandis que Patrick Girod passe avec beaucoup de crédibilité d’un voisin communiste irascible à un douanier inhumain. Il est parfait.
Mais Sarah Gaumont, qu’on avait apprécié dans les précédentes mises en scène de Laure Tregouët ("Auschwitz et après", "La souricière") ne convainc hélas pas dans ses deux personnages. On ne croit pas une seconde à son rôle de tante, surjoué et caricatural. Quant à la maîtresse, elle manque de nuances.
Enfin, Macha Orlova, dont on sent combien ce projet lui tient à coeur, porte toute cette histoire avec beaucoup d’émotion, très juste d’un bout à l’autre (ce qui n’est pas évident quand il s’agit de son propre texte). Elle donne à ce personnage, épris de culture et aspirant à une vie meilleure, une force de vie touchante, illuminant la pièce de sa formidable énergie. |