De façon légitime, la découverte d’une artiste allant sous le pseudonyme de SOLO sous-entend une création intimiste et personnelle et dans le cas de cet EP, on pourrait ajouter sans l’ombre d’un doute, les mentions "léché" et sensible.
Une combinaison qui n’est pas pour déplaire quand on découvre cette petite collection de 5 titres sortis en décembre dernier et qui sont presque passés inaperçus, tant l’artiste demeure entourée par la sobriété et l’inconnu.
Pourtant, sur ce disque éponyme, on découvre assez rapidement une musique alliant une pop aimable aux oreilles à toute une déclinaison d’accords, étant entendu que tout ce petit monde semble s’agglomérer, au bonheur la chance, pour restituer un univers précis et répondant à l’imaginaire de l’artiste.
Avec sa voix légèrement sensuelle, un peu enrayée façon vieux 33 tours, SOLO donne le change sur des productions aux fondements modernes et lourdes, s’efforçant à mettre sur place des dichotomies audio prises entre des percussions et des guitares vives.
Ce véritable jeu d’équilibriste, reconnu – toutes proportions gardées – chez d’autres comme Natasha Khan ou Martina Topley-Bird, entre pop et folk, s’exprimera avec beauté sur le titre "Bang Bang Bang" (un de plus que Cher et Nancy) où sa douceur vocale se double d’une sérieuse ligne de basse à la limite des rythmes tribaux. Ailleurs, on devinera une férocité à peine contenue le long d’une guitare nerveuse et désabusée sur le titre "Dreaming" et qui rappellera, à certains, l’âge d’or du trip-hop anglo-saxon made in "Morcheeba".
Autant de références et de comparaison qui n’oblitéreront pas l’identité sonique de cet EP qui réussit, avec ses 5 titres, à vous transporter quelque part entre la nostalgie du son perdu et l’excitation d’une découverte musicale d’envergure.
Quant au voile de mystère qui entoure l’artiste (ou le projet, pour ce qu’on l’en sait) vous pourrez vous-même trouver l’occasion de le lever lors des quelques dates que SOLO semble donner en compagnie de Fiodor Dream-Dog ! |