Artiste encore inconnue au bataillon il y a un an, Katie Gately a sorti ce premier 6 titres chez Public Information, formant un assemblage de sons hallucinants, à la manière d’une bricolo du dimanche. Sauf qu’en fait de ruban adhésif et de ficelle, l’artiste nous place en présence d’une panoplie sonique s’échelonnant de la Pop au Noise, en passant par des chapitres proches de la musique industrielle issue des années 90’s.
Chez d’autres, comme Sleigh Bells ou Health (ou encore les Bloody Beetroots), on fut habitué à ce que cet éventail s’exprime au travers d’un esprit résolument punk (n’en déplaise à la vielle garde qui révère le mot comme une idole sacrée) avec un parti pris, visant à secouer les méninges et les tympans. Chez Gately, au contraire, on est les témoins d’une poésie pour le moins biscornue, comprise entre des mélodies douceâtres (qui virent facilement à l’amer) et un acharnement technologique implacable.
De fait, il n’est pas ici question d’un subtil équilibre, mais bien d’un cheminement musical tortueux, propre à s’imposer comme la fresque fantasque sur laquelle évolue, l’air de rien, la voix de l’artiste. Un outil qu’elle utilise à grand renfort de canon et d’harmonie vocale modifiée ("Sterns"), pour mieux construire des ambiances aussi frappées que froides.
Et ça tombe bien puisque le titre "Ice" joue à fond la carte du malaise en alignant bruits mécaniques et sons d’interférences quand les percussions singeront, sans l’ombre d’un doute, des coups donnés (hello "Mr. Self Destruct" de Nine Inch Nails !). Le mini album serait d’ailleurs la bande son idéale à tout film d’horreur, si ce n’était la présence de titres qui font office de rayon de lumière transperçant toute cette noirceur.
"Dead Referee" pour exemple, nous proposera une alternative bienvenue, sur laquelle le chant de Gately ira flirter du côté des litanies de Braids, avant de progressivement basculer dans la folie sur "Last Day".
Et si l’ensemble de l’EP joue la carte de la dissonance erratique, une écoute approfondie révélera une surprenante concordance entre chaque titre. Une sorte de puzzle difficile à résoudre et qui nécessitera plus d’une écoute avant de livrer ses étranges clefs difformes. |