Monologue dramatique de Stig Dagerman dit par Assane Timbo.
S’extirpant de l’édredon opalin comme d’un cocon, le comédien se défait de sa peau élastique et sortant de sa chrysalide, énonce avec une précision de tous les instants le texte de Stig Dagerman, à la fois cri de désespoir et ode à la vie.
Un texte qui contient le monde entier, le bonheur et le malheur de chaque homme. Un texte bouleversant d’une acuité et d’une beauté infinie.
Seul dans l’obscurité de son dernier refuge, l’homme parle et partage son expérience. Il est allé au bout. De lui-même et de ce que la vie lui a laissé. Etranglé par un désespoir inextricable, il n’a de cesse pourtant d’en hurler la magnificence.
Porté par les remarquables costumes de Marlène Tournadre, une scénographie sublime qu’il a imaginé, mise un peu plus en valeur encore par le travail vidéo de Natalia Dufraisse et la musique de Jérémie Lapeyre, Assane Timbo apporte toute sa sensibilité, sa fougue et sa présence magnétique dans ce monologue qui fera date.
La salle retient son souffle, accompagnant d’un seul homme celui qui, après avoir tout tenté, arrêtera enfin la course du temps. Et des ténèbres jaillissent la neige, le pardon et cet ours blanc, dernière image d’amour d’un monde qu’il n’a pas su dompter.
Tout comme la lecture du texte court mais dense de Stig Dagerman qu’il restitue avec une émouvante fidélité, "Notre besoin de consolation est impossible à rassasier" le spectacle d’Assane Timbo nous marque indiscutablement d’une empreinte indélébile. |