Réalisé par Sacha Polak. Pays Bas. Drame. 1h24 (Sortie 29 janvier 2014). AvecHannah Hoekstra, Hans Dagele, Rifka Lodeizen et Mark Rietman.

Hemel est belle, sensuelle, intelligente. Elle aime l'amour mais l'amour qui fait mal, très mal. "Hemel" en néerlandais, cela veut dire "ciel" et dès qu'elle peut, elle aime grimper jusqu'au septième.

Un septième ciel qui n'est pas un paradis, mais un enfer profond d'autodestruction, de haine de soi.

Hemel a l'âme noire et une seule raison de vivre : son père. Hemel rayonne quand elle est aux côtés de ce quinqua-sexa, brillant intellectuel et hommes à femmes. Peut-être rêve-t-elle d'une liaison encore plus fusionnelle, plus charnelle et donc gare aux rivales de celui-ci...

Mais ce manipulateur séduisant feint de ne pas comprendre ce qui consume le cœur de sa fille et sait en prévenir les dangers, d'autant que Sophie, une de ses ex-étudiantes guère plus vieille qu'Hemel, entre dans sa vie.

Ce portrait d'une fille perdue, à la recherche d'un amour éperdu et impossible, prend le spectateur aux tripes, se regarde comme un suspense. En suivant les errances de ce cœur de chasseuse solitaire, habitée littéralement par Hannah Hoekstra, on craint pour elle. Quand elle est sur un toit, regardant le vide de son beau regard suicidaire, on retient son souffle...

Pour son premier long métrage, Sacha Polak a réussi son exploration d'une âme féminine tourmentée par sa féminité. Elle s'est appuyée sur une actrice au charisme extraordinaire, aussi elle-même nue qu'habillée, en smoking qu'en tenue de bain...

Pas la peine d'en dire davantage : Hannah Hoekstra devrait quitter le petit monde néerlandophone et prendre sa place dans le cinéma international.

"Hemel" de Sacha Polak est un film qui travaillera longtemps ceux qui l'auront aimé, un pur film de femme portant haut son regard féminin. Une vraie réussite.