Comédie dramatique de Jean Barbier, mise en scène de Idriss Saint-Martin, avec Diane De Segonzac, Christophe Poulain, Julien Tortora, Sabine Perraud et Jacques Chailleux.
Fin des années 60 aux Etats-Unis. Deux voyous se rendent chez une vieille dame qui vit seule afin de lui voler ses économies. Mais l'affaire prend un tournant tragique. Un seul des deux s'en sortira, tandis que son complice goûtera aux joies du système carcéral.
En sortant, cinq années plus tard, c'est lui qui prononcera "la sanction" destinée à punir celui qui, impunément, est passé entre les mailles de la justice et a refait sa vie.
La partition de Jean Barbier, nourrie aux mamelles du roman noir américain, met l'accent sur les tensions entre les deux personnages principaux sans oublier de donner de la consistance aux personnages secondaires.
Mais elle n'atteint pas la dimension des classiques du polar qui multiplient les fausses pistes, voire les zones d'ombre dans le déroulement de l'intrigue, comme par exemple dans l'adaptation par Howard hawks du roman de Faulkner "Le Grand Sommeil", et le texte, trop linéaire, laisse peu de place aux non-dits et aux sous-entendus.
Sur scène, on remarque d'abord le magnifique travail de reconstitution effectué par Olivier Prost et Mayvonne Hamida pour les décors et les costumes.
Julien Tortora et Christophe Poulain tiennent les rôles principaux et, dans la première partie de la pièce, avec Diane De Segonzac dans une composition irréprochable, la tension monte doucement mais efficacement. Dans la seconde, le rapport entre les personnages est plus trouble et, dans ce registre, Sabine Perraud manie l’ambiguïté avec une belle aisance.
La mise en scène d'Idriss Saint-Martin est classique, fluide et agréablement dynamique pour le spectateur et le travail des acteurs impeccable. |