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Tsai Ming Liang  mars 2014

Réalisé par Tsai Ming Liang. Taiwan/France. Drame. 2h18 (Sortie 12 mars 2014). Avec Lee Kang Sheng, Lee Yi Cheng, Yang Kuei Mei, Lu Yi Ching et Chen Shiang Chyi.

Il faut parfois se rappeler que le cinéma peut être autre chose qu’un divertissement qui se consomme avec un grand carton de pop corn ou après avoir été convaincu d'y aller par un publi-reportage dans Le Monde ou Télérama.

Le cinéma de Tsai Ming Liang ne mérite pas qu’on répète à l’infini que "c’est un cinéma exigeant". 

Non, il n’est pas exigeant, il est au contraire d’une simplicité enfantine. Ce dont il a besoin c’est à la fois d’un œil attentif, un œil qui sait s’attarder sur une image, un plan, et d’un esprit tolérant capable de faire confiance à un grand maître qui lui demande de le suivre dans son monde, d’en accepter les phases contemplatives comme les colères sourdes et subites.

Si on décide de s’en remettre entièrement à Tsai Ming Liang, de ne pas s’en vouloir de ne pas tout comprendre tout de suite et de ne pas saisir immédiatement où il veut en venir, la magie finira par opérer.

Quand il laisse son spectateur et son acteur communier ensemble dans la contemplation d’un pan de mur sur lequel est représentée une vague montagne, qu’il pousse ce plan fixe final jusqu’à la limite du raisonnable dans un plan-séquence qui fera date, il sait qu’il va en irriter et en ennuyer plus d’un.

Et pourtant, même si sur le moment on a soupiré, se sentant « pris en otage » devant la colère ou le désarroi de ce sans-abri qu’on a vu plus tôt détruire un chou ou jouer les hommes-sandwichs mobiles au bord d’une autoroute taïwanaise, on comprendra plus tard qu’on vient de vivre un grand moment de cinéma.

Le choc se produira quelques minutes après avoir quitté la salle, ou quelques heures plus tard en repensant au film, ou même quelques jours après la projection, quand quelque chose du paysage urbain en correspondance avec le film viendra en réveiller le souvenir.

Oui, quelle que soit la forme que cela prendra, on peut assurer que le film travaillera tous les spectateurs qui l’auront vu. Soudain, on en saisira l’évidente beauté, on en percevra les résonances, et l’on se délectera de la manière unique de Tsai Ming Liang de protester contre les méfaits de cette société post-industrielle qui détruit même ceux qui n’en connaîtront jamais les bienfaits.

Des supermarchés inondés de lumière, des périphéries glauques, des No Man’s land avec des immeubles en construction ou en démolition, des chemins boueux où silencieusement une famille sans domicile se déplace de manière erratique, se nourrissant d’échantillons ou crevant de faim, inlassablement en quête de nulle part sous des pluies diluviennes et parmi des ruines modernes, voilà ce que propose ce disciple oriental d’Antonioni.


Dans son film, les chiens errants sont ces humains qu’on traite comme des animaux. Mais les "vrais" chiens errants, qui rôdent parfois là où ces sans abris ont trouvé un bref repos, ont en commun avec eux une irréductible ténacité. Dans cet univers hyperréaliste, cela confère à tous, hommes en apesanteur ou bêtes revenus à la sauvagerie, une dignité tragique…

Ni zombies ni loups-garous, ces invisibles demeureront jusqu’au bout de leur chemin chaotique les meilleurs de leur race.

Avec sa rage contenue et sa probité absolue, "Les Chiens errants" de Tsai Ming Liang est un film qui devrait longtemps remuer la conscience de ses spectateurs.

 

Philippe Person         
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# 24 mars 2024 : Enfin le printemps !

Le printemps, les giboulées de mars, les balades au soleil ... la vie presque parfaite s'il n'y avait pas tant de méchants qui font la guerre. Pour se détendre, cultivons nous !. Ajoutons à cela nos chaines Youtube et Twitch et la semaine sera bien remplie.

Du côté de la musique:

"Dans ta direction" de Camille Benatre
"Elevator angels" de CocoRosie
"Belluaires" de Ecr.Linf
"Queenside Castle" de Iamverydumb
"Five to the floor" de Jean Marc Millière / Sonic Winter
"Invincible shield" de Judas Priest
"All is dust" de Karkara
"Jeu" de Louise Jallu
"Berg, Brahms, Schumann, Poulenc" de Michel Portal & Michel Dalberto
quelques clips avec Bad Juice, Watertank, Intrusive Thoughts, The Darts, Mélys

et toujours :
"Almost dead" de Chester Remington
"Nairi" de Claude Tchamitchian Trio
"Dragging bodies to the fall" de Junon
"Atmosphérique" de Les Diggers
quelques clips avec Nicolas Jules, Ravage Club, Nouriture, Les Tambours du Bronx, Heeka
"Motan" de Tangomotan
"Sekoya" de Tara
"Rita Graham partie 3, Notoriété", 24eme épisode de notre podcast Le Morceau Caché

Au théâtre

les nouveautés :

"Gosse de riche" au Théâtre Athénée Louis Jouvet
"L'abolition des privilèges" au Théâtre 13
"Lisbeth's" au Théâtre de la Manufacture des Abbesses
"Music hall Colette" au Théâtre Tristan Bernard
"Pauline & Carton" au Théâtre La Scala
"Rebota rebota y en tu cara explota" au Théâtre de la Bastille

"Une vie" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Le papier peint jaune" au Théâtre de La Reine Blanche

et toujours :
"Lichen" au Théâtre de Belleville
"Cavalières" au Théâtre de la Colline
"Painkiller" au Théâtre de la Colline
"Les bonnes" au théâtre 14

Du cinéma avec :

"L'innondation" de Igor Miniaev
"Laissez-moi" de Maxime Rappaz
"Le jeu de la Reine" de Karim Ainouz

"El Bola" de Achero Manas qui ressort en salle

"Blue giant" de Yuzuru Tachikawa
"Alice (1988)" de Jan Svankmajer
et toujours :
 "Universal Theory" de Timm Kroger
"Elaha" de Milena Aboyan

Lecture avec :

"Au nord de la frontière" de R.J. Ellory
"Anna 0" de Matthew Blake
"La sainte paix" de André Marois
"Récifs" de Romesh Gunesekera

et toujours :
"L'été d'avant" de Lisa Gardner
"Mirror bay" de Catriona Ward
"Le masque de Dimitrios" de Eric Ambler
"La vie précieuse" de Yrsa Daley-Ward
"Le bureau des prémonitions" de Sam Knight
"Histoire politique de l'antisémitsme en France" Sous la direction d'Alexandre Bande, Pierre-Jerome Biscarat et Rudy Reichstadt
"Disparue à cette adresse" de Linwood Barclay
"Metropolis" de Ben Wilson

Et toute la semaine des émissions en direct et en replay sur notre chaine TWITCH

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

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