Seule en scène écrit par Julie Villers et Antoine Schoumsky, interprété par Julie Villers dans une mise en scène de Johanna Boyé.
Comme son titre l’indique, avec "Je buterais bien ma mère un dimanche", Julie Villers a choisi l’humour très noir et garde le cap pendant plus d’une heure avec une folie jubilatoire et dévastatrice.
On avait découvert la comédienne dans différentes créations ("Amour de fous" et "Ca n’arrive qu’aux mortels" notamment, où se distinguait déjà sa forte personnalité).
Son précédent seul en scène "Julie Villers est folle" était malheureusement encore un peu brouillon mais son grain de folie y faisait déjà merveille. Il ne lui restait plus qu’a se forger un vrai univers. C’est chose faite ici.
Avec la complicité d’Antoine Schoumsky à l’écriture, elle a enfin trouvé la bonne formule, le bon timing et surtout une trame qui nous embarque en sa compagnie découvrir sa galerie d"affreux, sales et méchants" autour du personnage central qui, dans le cadre de sa thérapie, revit les étapes-clé de sa vie dans un environnement familial très particulier en croisant les générations (dont sa grand-mère meneuse de revue pour les Allemands pendant la guerre, persuadée qu’elle peut encore faire son numéro).
C’est un peu "C’est arrivé près de chez vous" au féminin avec un sacré coup d’accélérateur car la comédienne, en plus de nous proposer des personnages bien campés, le fait avec une énergie assez incroyable et une belle virtuosité.
Johanna Boyé a conçu une mise en scène aux petits oignons qui fait s’enchaîner dans un tourbillon infernal ces "monstres ordinaires" avec beaucoup de rythme et met en valeur le talent de cette comédienne hors-pair et sa facilité à passer d’un personnage à l’autre.
La surenchère "trash" pourra lasser certains spectateurs mais on ne peut que reconnaître son aisance et sa formidable efficacité. Bluffante. |