Comédie musicale de Don Goggin, adaptation de Christophe Mirambeau, mise en scène et chorégraphie de Jeanne Deschaux, direction musicale de Patrick Laviosa avec
Christine Bonnard, Estelle Danière, Dominique Nobles, Léovanie Raud et Caroline Roelands
Il y a toujours un peu d'appréhension à l'endroit des spectacles musicaux en France, notamment s'agissant d'adaptation de comédie musicale américaine, au regard de la difficulté à trouver en France ceux que l'on baptise "artiste complet" aussi à l'aise dans la comédie, le chant et la danse.
Le Théâtre Déjazet a pris le risque en proposant au public parisien "Les Nonnesens" une comédie musicale à dimension humaine, cinq personnages, à la convergence des registres : l'humour du café-théâtre, le format pièce de théâtre, la danse du music hall, l'opérette avec des ritournelles bien senties et le côté interactif du cabaret. Et il a fait le bon choix ! Les amateurs du genre ne seront pas déçus.
Sans avalanche de décors et sans débauche de costumes, juste quelques accessoires, sans playback et avec 3 musiciens live, ne reste plus que le talent des interprètes. Et le producteur a trouvé des perles rares non formatées, qui cumulent les compétences et gardent chacune leur tempérament.
L'argument est simple, et a d'ailleurs inspiré le film "Sister Act" avec Whoopi Goldberg. Pour renflouer les caisses du Couvent Sainte Rita (la patronne des cas désespérés), un peu légèrement vidées et indispensables pour faire face à l'hécatombe provoquée par le Sœur cuisinière Maïté (mais n'en disons pas plus pour préserver l'intrigue), la Mère Supérieure Soeur Marie-Cordélia et cinq de ses ouailles, sa seconde la sœur Marie-Hubert , maîtresse des novices, la Sœur Amnésie la bien nommée, la gouailleuse Soeur Robert-Anne et la novice Marie-Léon , décide de payer de leur personne en organisant et jouant un spectacle musical.
Le spectacle est bon enfant, léger, très drôle et servi par des interprètes enthousiastes, dynamiques, et talentueuses, les choeurs alternant avec des solos qui permettent à chacune de réaliser de belles performances individuelles - tels le duo avec marionnette de Christine Bonnard, au registre vocal très étendu qui chante les deux partitions, le pastiche de la mort du cygne avec les pointes aériennes de Léovanie Raud, la force comique de Dominique Nobles, le solo très sexy d'Estelle Danière et le gospel endiablé de Caroline Roelands - sans nuire à la qualité et à l'homogénéité des tableaux d'ensemble.
Impossible de tout citer et inutile également ...puisque vous serez bientôt dans la salle ! |