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Petit Palais  (Paris)  Du 2 avril au 17 août 2014

Le Petit Palais consacre une exposition magistrale et en majesté au 20ème siècle naissant avec une exposition intitulée "Paris 1900" qui célèbre la ville qui rayonne dans le monde comme capitale des industries, des arts, de la mode et des fêtes.

Le lieu est prédestiné, puisqu'il a été construit à l'occasion de l'Exposition universelle de 1900 qui a scandé de manière mémorable pendant dix mois le millésime et draîné plus de cinquante millions de visiteurs.

Quant au siècle, il s'annonce sous les meilleurs auspices sous le signe du dynamisme de l'économie, du progrès technique et de l'effervescence artistique et l'exposition s'attache à évoquer l'image de ce qui sera considéré, a posteriori, comme une véritable parenthèse enchantée d'un siècle de ténèbres.

Organisée avec le concours du Musée d'Orsay et du Musée des Arts décoratifs, l'exposition conçue sous commissariat de Christophe Leribault, directeur du Petit Palais, Alexandra Bosc, conservateur au Palais Galliera, Dominique Lobstein, historien de l’art, et Gaëlle Rio, conservateur au Petit Palais, elle rassemble un impressionnant thésaurus de 600 oeuvres qui rendent compte de l'acmé parisien.

L'exposition est particulièrement intéressante et réussie car, complète et synthétique, elle parvient à l'exhaustivité sans verser dans le didactisme laborieux grâce à une combinatoire originale et néanmoins didactique.

En effet, elle se déroule dans une judicieuse scénographie réalisée par Philippe Pumain inspirée de la structure en pavillons de l'Exposition universelle ponctuée d'images d'archives, et propose, en six espaces thématiques qui retracent les mythologies attachées à ce début de siècle, un parcours monstratif calqué sur ce qui pourrait être le déroulement d'une journée idéale.

Paris 1900 - Entre mythe et réalité, la Belle Epoque et le Gai Paris

Cette journée idéale commence donc, et fort naturellement, par la visite de l'Exposition universelle qui fait de la capitale française la "vitrine du monde".

Paris accueille toutes les grandes nations qui occupent des pavillons spécialement édifiés pour l'occasion dont, pour la plupart architectures éphémères vouées à la destruction, ne restent que des documents iconographiques et les produits dérivés que sont les "objets souvenirs" qui permettent au visiteur du 21ème siècle de mesurer l'ampleur de l'événement qui occupait plus de deux cents hectares et s'étendait, outre le Bois de Vincennes, des Champs-Elysées au Champ de Mars.

Parmi les plans, décors subsistants et peinture immortalisant l'événement, la frise de Mucha qui décorait le pavillon de Bosnie-Herzégovine et une descente d'entrée de métro avec ses hampes inspirées du brin de muguet conçue par Hector Guimard du métro parisien annoncent un début de siècle placé sous le signe de l'Art nouveau.

Transition pour guider les pas vers le quartier de l'Opéra afin de découvrir les grandes tendances en matière de goût du jour, telle par exemple la Maison Bing qui propose, en matière de décoration intérieure, une rupture radicale avec le classicisme en soutenant l'Art nouveau.

Car l'Art Nouveau déferle dans le monde des arts décoratifs et tous les métiers d'art adoptent l'expressivité plastique qui émane du choix de la ligne courbe et de la stylisation végétaliste.

Ainsi mobilier connaît une novation spectaculaire avec les créations de Emile Gallé, Louis Majorelle, Paul Ausher et Carlo Bugatti.

Le même engouement contamine les objets décoratifs telles les pièces somptueuses élaborées par le triumvirat des maîtres-verrier constitué de Emile Gallé, René Lalique et les Frères Daum.

L'Art nouveau revitalise également l'art de la joaillerie et des bijoux à la mode, il n'y a qu'un pas à franchir pour découvrir la capitale du luxe et de la mode avec le carré d'or formé par la rue de la Paix, la rue Royale, la rue Castiglione et la rue Saint-Honoré.

Les couturiers Lanvin, Worth et Paquin habillent les élégantes de la bonne société et participent à la création du "mythe de la Parisienne".

Un mythe qui repose sur la symbiose de l'allure, résultant d'une distinction innée, et du modernisme qui donne, selon Cézanne, "ce quelque chose d’indéfinissable qui est le chic".

Modèles de prestige, portraits de femmes du monde et d'égéries immortalisées en tenue de soirée et magazines de mode illustrés par Félix Vallotton ou Abel-Truchet rythment la déambulation pour mener à une visite plus "culturelle".

Car Paris est également la capitale des arts et la salle consacrée aux beaux-arts présente, en retenant le style d'accrochage façon "pêle-mêle" de l'époque, un beau panorama de l'art français en matière de peinture et de sculpture qui atteste de la vitalité et de la variété de création artistique.

L'armée des impressionnistes de Sisley à Monet en passant par Pissaro, et de Cézanne à Vuilliard, forme la garde devant les symbolistes et les nabis tout en se confrontant aux gloires de l'académisme que sont notamment Gérôme et Bouguereau.

Renoir peint "Les soeurs Lerolle" au piano, délicieuses jeunes filles de la grande bourgeoisie aisée, avant qu'elles ne connaissent les désillusions matrimoniales (cf. "Deux soeurs" biographie de Dominique Bona) et la statuaire de Rodin règne en maître.

Le soir venu, place au divertissement et, entre Sarah Bernhardt, le théâtre "savant" et les oeuvres opératiques dispensés dans les hauts lieux culturels que sont l'Odéon, la Comédie Française et l'Opéra, et Yvette Guilbert et les cafés-concerts, pourquoi choisir ?

"Paris en scène", avec ses salles "manèges" baignant dans la luminosité éclatante du jaune doré des cimaises, entraîne le visiteur dans le dédale des théâtres et de salles de spectacle en tout genre.

Le public des grands boulevards s'esclaffe au rythme des portes qui claquent et des couplets du vaudeville pendant que le petit monde du Tout Paris fait un triomphe aux grands acteurs du temps. Affiches, manuscrits, peintures, accessoires et costumes rendent compte de toutes les facettes du spectacle vivant.

Le public plébéien ne boude pas son plaisir en allant au cirque, au music-hall et au bal et les revues battent leur plein. Montmartre fait figure de proue en ce domaine - comme l'avait illustré l'exposition "Autour du Chat Noir - Arts et Plaisirs à Montmartre 1880-1910" du Musée de Montmartre en 2012-2013 - avec ses artistes au nom évocateur qui font la nique aux courtisanes à particule, ses fleurs de bitume et ses artistes "bohèmes" qui fréquentent cafés et cabarets.

C'est sous l'enseigne du "Chat noir", les gambettes de Marcel Lender dansant le boléro peintes par Toulouse-Lautrec et l'abondante production des affichistes réputés que sont, entre autres, Steinlen et Jules Chéret, emblématique du Paris "canaille" que s'ouvre la section consacrée à "Paris la nuit".

Pour la gent masculine, à la fin de la journée "bourgeoise" commence le voyage au bout de la nuit parisienne qui passe par les lieux de divertissement "populaire" puis par les lieux de plaisirs car l'époque est placée sous le signe d'une grande liberté des moeurs : plaisirs de la chair, avec les photos grivoises et érotiques des filles de "mauvaise vie" et l'étonnant "Fauteuil de volupté" conçu pour le prince de Galles réunis dans un petit cabinet qui ressemble à l'Enfer des bibliothèques mais également les plaisirs artificiels avec les addictions à l'absinthe et à la morphine.

Maîtrisée dans son propos et remplissant sa mission de transversalité pour témoigner de "Paris ville spectacle", l'exposition est parsemée de découvertes et de pépites qui méritent de prendre le temps de les dénicher et de s'y arrêter. Foisonnante, instructive sans pédanterie et véritablement tous publics, elle s'avère une des belles réussites muséales de ce début d'année.

 

En savoir plus :

Le site officiel du Petit Palais

Crédits photos : MM (Plus de photos sur La Galerie)
avec l'aimable autorisation du Petit Palais


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