Le titre poétique annonce la couleur de ce très bon premier album de Lampshade, groupe déjà signé sur Glitterhouse.
Pendant plus d'une heure, l'auditeur sera emporté par le rêve, la douceur de la voix de Rebekkamaria, ses oreilles seront délicatement choyées un peu comme s'il visitait un vieux film de Lynch ("Blue Velvet" ou "Twin peaks") et puis, brusquement, il sera tiré de sa torpeur ("Clean"). Un peu comme si l'arbre dont il est question dans le titre de l'album qui se prend pour oiseau retombe brutalement sur la terre ferme ("Angel in Stockholm").
Leur musique est un mélange de pop racée, teintée à de trop rares moments sans doute de cuivres, de post-rock et des passages plutôt noisy-pop avec des montées en volume assez surprenante. Bien sûr, le chant de Rebekkamaria est à lui seul captivant : tantôt proche de Björk comme sur le troisième titre ("Because trees can fly", "Whithin symmetry"), tantôt très personnel, elle se fait la maîtresse de cérémonie délicate, soyeuse et mélancolique avec ses textes d'inspiration plutôt fantastique (et religieuse dixit "Treasure is").
Lampshade aime souffler le chaud et le froid chez l'auditeur : ils retranscrivent musicalement les ambiances nordiques – Lampshade étant à moitié suédois, à moitié finlandais – où le froid extérieur contraste avec la chaleur intérieure. Rien que pour ce petit voyage Because trees can fly est le premier bon album de cette année 2005. |