Réalisé par Ruben Amar et Lola Bessis. France/Etats-Unis. Comédie dramatique. 1h40 (Sortie le 6 juin 2014). Avec Anne Consigny, Dustin Guy Defa, Brooke Adam et Lola Bessis
Les films français new-yorkais sont désormais un genre à part entière. On se souvient, bien entendu, de "Two Days in New York" de Julie Delpy.
On peut d’ailleurs s’amuser à trouver des points communs entre les deux films comme cette envie de leurs "petites Françaises" de réussir artistiquement à New York.
Mais "Swim, little fish, swim" préfère la légèreté à la truculence et la discrétion à la démonstration.
Dans leur film, Lola Bessis et Ruben Amar ne cherchent pas l’exemplarité. Les personnages qu’ils décrivent n’ont pas objectivement de vérité sociologique. Certes, il n’y a peut-être qu’à New York qu’un musicien rêveur et immature, qui fait de la musique avec des jouets d’enfants, puisse vivre avec une femme terre-à-terre et rester un peu en apesanteur dans sa communauté d’origine.
"Swim, little fish, swim" est une bulle de savon apaisante, qui dégage une vraie sérénité sans être pour cela un film minimaliste comme les films new-yorkais qui s’inspiraient du "Stranger than paradise" de Jim Jarmusch. Au contraire, le film mène de front au moins deux vraies histoires, celle de Lilas, la jeune Française qui cherche à s’émanciper d’une mère célèbre et envahissante, et celle de Leeward, le musicien bohème dont le couple bat de l’aile.
Évidemment, comme les deux récits sont contés par petites touches pleines de fantaisie et de bienveillance, on n’ira pas jusqu’au drame. On peut même, sans dévoiler ce qui arrive finalement à Leeward, considérer "Swim, little fish, swim" de Lola Bessis et Ruben Amar comme un « feel good movie » car on en sort vraiment heureux.
Mention spéciale à Dustin Guy Defa, déjà remarquable dans quelques films indépendants (dont les siens), qui rend sympathique son personnage décalé et à Lola Bessis, qui traverse son film avec sa valise à roulettes et un sens aigu des autres.
On a envie de la remercier pour ces 95 minutes dans un bel ailleurs cinématographique. |