Spectacle conçu et interprété par Natali Broods et Peter Van den Eede d'après l’œuvre éponyme de Johan Daisne.
Dans "L'Homme au crâne rasé", un homme et une femme se retrouvent, par hasard, face-à-face, longtemps après une rupture, et évoquent quelques anecdotes du passé.
Inspiré par le roman de l'auteur flamand Johan Daisne, Natali Broods et Peter Van den Eede, plutôt que de restituer le texte, vont avant tout chercher à en extraire l'esprit comme on extrait des fragrances.
L'histoire d'amour entre un professeur et son ancienne élève devient prétexte à évoquer le nuancier des sentiments d'après la rupture plutôt qu'à établir une chronologie de faits.
Dans la première partie, les deux protagonistes échangent des propos sur le classicisme italien et font ainsi naître une tension en confrontant leur point de vue respectif. Ce n'est qu'après qu'ils vont évoquer le passé et l'absence de l'autre, par touches, se dévoilant mais en se protégeant aussi.
Le spectateur, invité dans la salle de restaurant où se déroule l'action, sera parfois pris à partie pour donner un mouchoir en papier ou bien faire de la monnaie. Il se retrouve ainsi en position de voyeur, témoin involontaire d'une discussion à laquelle il n'est pas censé assister.
Du jeu naturel des acteurs et de cette mise en scène dans laquelle le propos se retrouve parfois interrompu, naît un certain malaise mais aussi le sentiment d'une aventure qui pourrait recommencer, que ce moment n'est que le pan d'une histoire commencée longtemps avant et qui continuera ensuite.
Au-delà du catalogue des motifs de la rupture et de la confusion des sentiments que Miossec a abordé de manière plus grand crue, mais finalement assez proche, dans ses deux albums, "Baiser" et "A Prendre", Natali Broods et Peter Van den Eede invitent le spectateur à laisser tomber ses certitudes sur l'état amoureux et à chercher son propre équilibre. |