Tragi-comédie d’Yvan Bregeon et Franck Desmedt, mise en scène de Franck Desmedt, avec Frédéric Kneip et Franck Desmedt (en alternance Yvon Martin).
Lacenaire est entré dans la légende des grands assassins non par la brutalité de ses crimes ou par un nombre incalculable de victimes, contrairement à un Jack l'Eventreur ou un Landru, il n'a guère refroidit que trois victimes, qui s' avéraient d'ailleurs elles-mêmes être des coupe-jarrets ou des personnes de peu de moralité.
On se souvient de Lacenaire deux siècles après son exécution en raison de sa faconde, ses saillies cyniques, ses traits d'humour aussi cinglants que désespérés lors de son procès et du livre de mémoires qu'il écrivit en prison.
Cette tragi-comédie d'Yvan Bregeon et Franck Desmedt s'attarde surtout sur le procès et la rencontre en prison entre Lacenaire et Prosper Mérimée.
Franck Desmedt interprète un Lacenaire plein de charme, provocateur par désespoir, poète parce que les vers sont son oxygène. Frédéric Kneip interprète avec une belle aisance à la fois le rôle d'Avril, le complice de Lacenaire, celui du procureur et celui de Prosper Mérimée.
La mise en scène, de Franck Desmedt aussi, donne le beau rôle au texte avant tout. Ce sont d'abord les échanges entre les personnages, qu'on pourrait qualifier de véritables passes d'armes, qu'il fait briller.
Lacenaire était un gredin amoureux des mots, en cela "Lacenaire, faire de sa vie une oeuvre" lui rend un bel hommage, tout en le montrant comme un personnage particulièrement moderne dans sa manière de jouer avec la presse de son époque. |