Comédie écrite et mise en scène par Maroussa Leclerc et Nadège Sellier, avec Brune Bleicher, Yohann Boutahar, Marie Camlong, Julien Crépin, Maïalen Eyrherabide et Romain Pichard.

Le vocabulaire du bois et du feu vont fréquemment servir dans l'imagerie sexuelle, qu'il s'agisse d'être brûlant ou d'avoir le gourdin devant un buisson. Quant à Joey Starr il a la fièvre. Et même en anglais, Bruce Springsteen nous chante "I'm on fire".

En rapprochant les thématiques du feu, de la combustion et du désir sexuel dans leur pièce "Du problème de chauffage - Disgression ludique à tendance érotique" , la Compagnie le TAC s' ouvre donc des possibilités multiples de jeu, d'écriture et d'improvisation.

Par souci d'économie d'énergie et de développement durable, le collectif "Faire Feu De Tout Bois" organise des conférences et des ateliers permettant à ses membres de se chauffer en allant au même couper des bûches dans les bois. Dans la forêt et plus tard dans les appartements la chaleur dégagée par les foyers feront se rapprocher les corps.

Pour qu'un grand feu éclate il suffit d'une étincelle, de matière inflammable ou de combustible bien sec. Parmi la troupe d'acteurs, Romain Pichard, dans un rôle mystérieux lors de la première partie du spectacle, fait justement des étincelles.

L'énergie des acteurs est d' ailleurs une des indéniables qualités du spectacle. Mais peut-être parce que le sujet est vaste, la pièce connaît des difficultés à démarrer.

Aurait-il fallu que Maroussa Leclerc et Nadège Sellier concentrent leur écriture sur la problématique du développement durable ou sur celui du retour des utopies hippies de la vie en communauté ? Le vent comique qui souffle sur ce spectacle est un vent de rire hystérique qui va favoriser l'embrasement. Les braises rougissent et la température monte.

La mise en scène de Maroussa Leclerc et Nadège Sellier plonge le spectateur au coeur du dispositif en choisissant de mettre en place un plateau central sur lequel traînent des bûches, de la sciure et autres fagots de bois. Comme un incendie, la pièce est difficile à maîtriser, partant dans plusieurs directions, ralentissant pour repartir de plus belle.

On regrette parfois que l'énergie se perde et ne soit pas mieux canalisée dans ce spectacle dont on sort néanmoins échauffé, des nerfs pour certains, des sangs pour les autres.