Spectacle chorégraphique conçu par Ina Christel Johannessen interprété par Line Tørmoen, Pia Elton Hammer, Camilla Spidsøe Cohen, Kristina Søetorp, Sudesh Adhana, Mate Meszaros et Antero Hein.

Dans "Again", la troupe norvégienne Zero Visibility Corp., composée de quatre danseuses, trois danseurs et d'un musicien assied sa recherche chorégraphique sur la répétition des mouvements et leur transformation infime au cours du spectacle.

Sur un plateau blanc, coupé, dans un premier temps, par un mur de carton ondulé, les danseurs exécutent des solos et des duos, essentiellement homme/femme.

Les costumes de la troupe norvégienne, dessinés et conçus par Kristin Torp, ne sont pas sans rappeler ceux utilisés par la troupe de Michel Fau lorsque celui-ci mettait en scène "Une maison de poupée" du norvégien Henrik Hibsen, avec Audrey Tautou, en 2010.

On retrouve le jeu sur les noirs et blancs, l'épaisseur des tissus, la longueur des robes et le poids des chaussures, puisque les danseurs vont jusqu'à porter des Doc Martens.

Cette variation dansée sur la famille, l'adultère, le poids des traditions et le manque de liberté de la femme se déroule dans les décors mouvants imaginés à partir des murs en cartons ondulés.

La scénographie de Kristin Torp ainsi que la mise en lumières par Kyrre Heldal Karlsen sont de parfaites réussites techniques autant qu'esthétiques. La chorégraphie d'Ina Christel Johannessen, par la répétition, montre poids de la tradition familiale et du destin tout tracé au risque de parfois devenir lassant.

Cependant la qualité technique des danseurs et l'énergie mise au service de "Again", ainsi que les interventions bruitistes de Tommy Jansen, qui ne sont pas sans rappeler Einstürzende Neubauten, agissent en contre-balancier, le feu sous la glace, la fureur derrière la normalité du paraître.

En fin de spectacle, la reprise de la chanson de Klaus Nomi "Falling in love again" clôt cette chorégraphie sur une note d'espoir.

Austère de prime abord, cette oeuvre d'Ina Christel Johannessen séduit d'abord par ses qualités techniques bien avant que le propos et l'âme du spectacle ne se révèlent doucement par la suite.