La moitié de Matmos, Drew Daniel, sort un album de 10 covers de black metal à la sauce électronique (des groupes aussi obscurs que Mayhem, Darkthrone, Venom et Sarcofago), il s’entoure pour l’occasion d’Antony Hegarty (sans ses Johnsons), Jenn Wasner (Wye Oak), et surtout d’Owen Gardner (connu chez Teeth Mountain, Horse Lords) qui a retranscrit toutes les parties jouées à la guitare électrique sur les morceaux originaux pour ce concept album gaylicious. Le mot est lâché… "concept", car il faut s’accrocher… et aimer le rose et le noir. Habituellement, je n’aime pas savoir qu’untel est gay ou pas, je n’achète pas un disque pour son orientation sexuelle mais parce que cet(te) artiste me parle. Mais voilà, c’est encore un hasard si je m' attelle à écrire sur cet album et parfois le hasard fait bien les choses.
Le concept album poussé à la figure de style est complètement abouti, embrasse toutes les espérances mises dans ce projet. C’est une voix d’outre-tombe à vous glacer le sang qui ouvre l’album sur "Invocation of Strengh" mais c’est bon ! Quand sonne "Sadomatic Rites", on se plonge dans les lieux sordides parisiens (la mine, le dépôt, l’Arène…) avec un sample de One O One qui arrive sur les coups de 2mn30 et leur fameux Rock to the beat qui était peut-être déjà un sample d’un autre groupe… J’avoue avoir trouvé du plaisir à son écoute, un plaisir hédoniste bien entendu. C’est bien foutu, ça balance grave, la voix est un peu trop froide et flippante mais dans l’ensemble ça passe bien. C’est un peu se perdre dans ces couloirs sombres, aux mains d’inconnus, aux corps emmêlés… L’enchaînement se fait sur "Ready to Fuck", mon pied bat le rythme. C’est clair que l’on peut bouger sans problème sur ce titre. C’est hyper chaud, hyper sensuel, hyper sexe ! Gémissement diabolique, la température monte d’un cran et pas que ! Encore ces images de corps emmêlés, hommes et femmes s’échangent dans un coït orgiaque.
"Grim and Frostbitten Gay Bar" (une cover du groupe Anal Cunt, rien que le nom fait rire !), conclut un album épique, ambitieux et foutrement jouissif. Bien entendu, on n’écouterait pas ça tous les jours mais on verrait bien cette musique passer dans certains endroits chauds de notre Capitale ou dans toutes les villes qui ne dorment jamais…
The Soft Pink Truth, c’est un bon fist dans ta gueule, un glory hole jubilatoire, une golden shower de luxe, bref, une bonne pipe au coin du feu ! Mais à écouter avec modération ! |