Maintenant signé chez Domino Records, le groupe punk originaire de Vancouver, White Lung, signe avec Deep Fantasy un troisième album violent, désabusé et bien évidemment punk.

Fort heureusement, depuis des siècles la violence est vue comme un mouvement passionnée et sur Deep Fantasy elle est portée et cajolée par la voix de Mish Way.

Accompagnée par des rifts dynamiques et une pluie de percussions infatigable, la chanteuse évoquera assez rapidement la bonne période de Courtney Love (pour ceux qui en doute, il y en a eu une), en plus courageux encore.

Il faut dire que l’accompagnement rythmique de Kenneth William se fait ici plus pressant que dans les opus précédents et dessine une épine dorsale survoltée à Deep Fantasy. L’album arbore alors un visage double, pris entre la folie douce des lyrics et celle assumée au grand jour de la gratte de Ken'. D’ailleurs, les lyrics reprennent tout autant cette dichotomie punk romantique quand elle assène des paroles de l’accabit de "Love me / I play hard / Don’t waist me in the dark".

Vous l’aurez compris, Deep Fantasy s’appuie plus facilement sur une folie maniaque plutôt que sur des rêves gentillets. Désabusé sur "Wrong Star", rêveur halluciné sur "I Believe You", le groupe se la joue punk mélodieux et n’hésite pas à saupoudrer chaque production de quelques moments de grâce. Que ce soit avec des épisodes de guitares solos ou avec des refrains ultra accrocheurs, à la manière de "Down It Goes", le groupe ne s’embarrasse que de peu de décorum : ça gueule dans toutes les directions et se démène comme autant de diables pour faire sonner le résultat juste.

Elle est là, la fantaisie de l’album, conjurer une énergie monstre, propre au punk et réussir à lui offrir une forme compréhensible et diablement efficace.