Loin de la nouvelle scène de la chanson francaise, Angil apporte indéniablement sa pierre à l'édifice de la scène musicale francaise tout court.
Le chant en anglais s'impose de lui même sur des mélodies maitrisées qui ne manquent pas pour autant de voler parfois de leurs propres ailes, s'éloignant du sempiternel couplet-refrain pop. "Beginning of the fall" oscille ainsi entre Swell et ses guitares brutes et caressantes à la fois et entre une voix souple et musicale fragile comme du Alain Chamfort, brute et touchante comme du Spain.
Spain, Redhouse painters autant que Elliot Smith et leur kyrielles d'émotions et de vraies belles chansons hantent bien entendu ce Teaser for : Matter.
Emotions et sensibilité que l'on retrouve sur le très sobre et très juste "A long way to be happy, Darlene said" (titre à rapprocher du duo parisien Pierre & Marie) ou encore le très beau "The best cover ever" sur lequel Angil nous montre qu'il n'est pas seulement excellent compositeur mais qu'il sait manier les mots, sur le thème du disque utlime que l'on emmenerait sur une île déserte…revisité.
Basé sur un sample, "Son of Benedicts" montre une facette différente de Angil, presque électro, assez sombre et inquiétant avec ses petites touches jazz dues en grande partie aux cuivres, d'abord discrets et qui explosent ensuite dans une sorte de transe hypnotique.
Samples, cuivres, cordes l'univers de Teaser for : Matter est grand et chaque titre en un petit plaisir en soi, pop, folk, jazz, après tout quelle importance, c'est du Angil avant tout et jusqu'au bout du disque, lorsqu'il réussit à s'approprier tout en douceur le "Invisible man" de Kim Deal revisité en berceuse, on ne peut que dire bravo et réécouter le disque, encore et encore.
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