Réalisé par Patric Chiha. France/Autriche. Comédie. 1h30 (Sortie le 3 septembre 2014). Avec Florian Carove, Raphaël Bouvet, Jonathan Capdevielle, Inge Maux et Gisèle Vienne.
Désormais délaissé au profit d' "empathique", le mot "sympathique" n'est plus guère employé et paraît même contenir une nuance péjorative. Le film de Patric Chiha, "Boys like us" aura donc un premier mérite : celui de réhabiliter un mot.
Car c'est sous le signe de la sympathie que l'on va suivre, la tête reposée et le sourire aux lèvres, les aventures minusculaires de trois amis trentenaires.
Rudolf, abandonné par son petit ami, décide de regagner son Autriche natale. Ses amis Gabriel et Nicolas vont l''accompagner dans son périple en camion de location et dans ses premiers pas pour se "réinsérer" au pays de Thomas Bernhard et d'Heidi.
Qu'ils soient homosexuels a-t-il vraiment une réelle importance ? Dans un sens, oui, puisque "Boys like us" évoque sans s'y appesantir ni la dramatiser, la question du vieillissement "gay".
Nos trois éternels garçons voient tomber sur eux "l'âge de raison" homosexuel, celui où si l'on n'a pas trouvé le partenaire idéal on peut commencer un long voyage en solitaire.
Est-il encore raisonnable, comme Nicolas, de partir à la recherche du grand amour autrichien perdu, faut-il, comme Gabriel, continuer à "draguer" les jeunes gens au risque de cruels désillusions ou est-il préférable, comme Rudolf, de faire le grand bond dans l'inconnu et l'écriture, à l'ombre métaphorique d'une piste de saut à ski ?
Mais "Boys like us" peut aussi se lire comme le récit saugrenu de trois compères parisiens en vacances dans une Autriche de cartes postales, avec habits traditionnels tyroliens et vie saine au grand air garantie sans papiers gras ni bruits intempestifs.
En tout cas, si "Boys like us" ne révolutionne peut-être pas la grammaire cinématographique, il a tout pour qu'on se souvienne avoir passé 90 bonnes minutes en sa compagnie.
Mention forcément à Florian Carove, Jonathan Capdevielle et Raphaël Bouvet qui affichent une belle connivence et se gardent de toute complaisance dans leurs rôles de garçons en train de vivre en suspension. Mention aussi à Patric Chiha qui sait placer son film sous le signe de l'amitié sans en faire un tract LGBT et sait aussi se garder de trop forcer le trait dans sa description d'une Autriche quand même sacrément lourde.
Il faut donc rendre visite à "Boys like us" de Patric Chiha, film sympathique, chaleureux, amusant. Que demander de plus pour une jolie comédie ? |