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Andreï Zviaguintsev  septembre 2014

Réalisé par Andreï Zviaguintsev. Russie. Drame. 2h21 (Sortie le 24 septembre 2014). Avec Alexeï Serebriakov, Elena Liadova, Vladimir Vdovitchenkov, Roman Madianov, Anne Oukolova, Alexeï Rozine, Sergueï Pokhodaev et Lesya Kudryashova.

Le "grand" cinéaste n'est pas une denrée que l'on trouve sur tous les marchés cinématographiques. Avec Andréï Zviaguintsev, les Russes ont un produit qui risque de prendre de plus en plus de valeur, son "Prix du Scénario" à Cannes pour "Léviathan" n'étant qu'un début.

Cette nouvelle n'est peut-être pas une des meilleures pour l'ami Vladimir puisque, une nouvelle fois, "Léviathan", après "Elena", est une plongée critique dans sa nouvelle Russie.

Cette fois-ci, il ne s'agit pas de découvrir par quels moyens légaux ou pas le "petit peuple" s'en sort à l'heure où règnent les hiérarques et les mafieux, mais plutôt comment il ne s'en sort pas. Dans "Léviathan", les "intérêts supérieurs" des puissants vont venir à bout de Kolia, le garagiste, et de sa petite famille et cela en n'hésitant pas à les spolier et à anéantir leur vie.

Kolia, homme bon mais porté sur la bouteille, a la malchance d'avoir construit son petit monde sur un terrain que convoite un potentat local. Et pourtant, le décor est presque sauvage, dans cette presque-île près de la mer où s'échouent symboliquement les grands cétacés dont il ne reste plus avec le temps que les carcasses d'os blanchis.

Ce qui adviendra de cet endroit une fois réduit en cendres le petit royaume de Kolia est d'une logique imparable dans un monde où tout s'érige sur un terreau de souffrances et d'injustices.

Évidemment, Andreï Zviaguintsev bâtit un récit bourré de métaphores et Kolia, ami des petits policiers du coin dont les femmes travaillent à la conserverie de la bourgade, est le prototype de ces Russes d'après le communisme qui ont construit de briques et de broc un univers à eux en croyant qu'on les y laisserait désormais tranquilles.

Mais le temps de la domination capitaliste est arrivé, avec son cortège de pratiques pas plus sympathiques, voire plus cruelles, que celles du communisme amolli par des décennies d'existence.

Pour la première fois, quelqu'un ose dire l'essence du pouvoir poutinien : l'association de l'Église orthodoxe et des post-communistes. Ce duo ne présage rien de bon, sinon une vraie restauration de cette chape de plomb datant de l'ère tsariste, synonyme d'oppression infinie dont la fatalité ne pouvait s'oublier que dans l'excès de boisson.

"Leviathan" d'Andreï Zviaguintsev ne doit pas être réduit à sa dénonciation ni à un exercice théorique. C'est un film incarné par de vrais personnages, parsemé de scènes édifiantes et inattendues, comme cette fausse exécution de l'avocat de Kolia.

Hymne à la rudesse des hommes contraints de vivre dans une nature pas forcément généreuse et parmi des compatriotes pas forcément bien disposés, "Leviathan" est aussi l'occasion pour Andrei Zviaguintsev et son co-scénariste Oleg Naguine de dessiner une galerie de personnages forts.

Outre Kolia, sa femme Lilia, jeune beauté lumineuse égarée dans cet univers sobre, on retiendra le portrait de l'ami avocat de Kolia, connu dans la fraternité de l'armée russe, et combattant ambigu contre la corruption. Si les méchants sont le pope et le maire - que Zviaguintsev ne ménage pas -, le peuple russe, qui traverse ce récit dans lequel chaque plan est à la fois beau et signifiant, reste l'espoir du cinéaste.

Mais quand cessera-t-il de se contenter de subir en buvant et en geignant ? Laissera-t-il s'éroder toutes ses réserves de solidarité dans la boisson et les geignements ou trouvera-t-il enfin le chemin vers son impossible liberté ?

"Léviathan" d'Andreï Zviaguinstev a le parfum des grandes œuvres que l'on ne veut pas écraser en leur accolant le terme de "chef-d'oeuvre" tant galvaudé par les flatteurs et les publicitaires.

 

Philippe Person         
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# 15 novembre 2020 : Novembre à Paris

Les 13 novembre (a fortiori quand cela tombe un vendredi) ne seront plus vraiment les mêmes depuis 2015. Nos pensées vont nécessairement vers les victimes et leurs proches de ces attentats. En attendant de pouvoir retourner en concerts, aux terrasses de cafés, partageons un peu de joie au travers de notre sélection culturelle de la semaine.

Du côté de la musique :

"Pursue a less miserable life" de Saffron Eyes
"Reborn" de Aldo Romano
"Dear mademoiselle" de Astrig Siranossian
"Lignes futures" de Brazzier
"Song machine, season one : Strange timez" de Gorillaz
"Mémoire d'un enfant de 300 000 ans" de Imbert Imbert
"Perspectives & avatars" de Laura Perrudin
"Aux amis qui manquent" la 4eme émission de la saison 2 de Listen In Bed
"Frédéric Chopin" de Roustem Saitkoulov
"Beethoven, un nouveau manifeste" de Simon Zaoui
"Any day now" de The Brooks
et toujours :
"Walton, Grisi & Prokofiev : Heroes" de Adrien La Marca
"Noir lac" de David Neerman
"Tonus !" de Old School Funky Family
"Difference and repetition (a musical evocation of Gilles Deleuze" de Palo Alto
"Primevère" de Primevère
"Spirit song" de Simon Moullier
"Untried ways" de Solaris Great Confusion

Au théâtre at home :
avec les captations vidéo de :
"Antigone" de Lucie Berelowitsch
"La vie de Galilée" de Bertold Brecht
"La Nuit des taupes" de Philippe Quesne
"To my only desire" de Gaëlle Bourges
"Cléopâtre in love" de Christophe Fiat et Judith Henry
"Affordable Solution for Better Living" de The´o Mercier et Steven Michel
pour rire et sourire :
"Panique au Plaza" de Ray Cooney
"Oscar" de Claude Magnier
"Shirley & Dino à Marigny"
"Philippe Lelièvre - Givré !"
et un air d'opéra avec "L'Orfeo" de Claudio Monteverdi

Expositions :

découvrir l'exposition commentée "Bacon en toutes lettres" au Centre Pompidou
voir ou revoir l'exposition "Turner, peintures et aquarelles - Collections de la Tate" au Musée Jacquemart-André en vidéo
des visites d'expositions commentées par les commissaires : "Delacroix" au Musée du Louvre "Berthe Morisot" au Musée d'Orsay
découvrir le Musée Nissim de Camondo à Paris
la Cité de la Dentelle et de la Mode à Calais et à Toulouse au musée d'art contemporain Les Abattoirs
le Musée Albertina de Vienne et l'Alte Nationalgalerie Staatliche à Berlin
le Musée Robert Brady à Cuernavaca au Mexique et le Musée National des Beaux-Arts de Rio de Janeiro

Cinéma :

at home en steaming gratuit et pour tous les goûts :
"Naissance des pieuvres" de Céline Sciamma
"A perdre la raison" de Joachim Lafosse
"Dieu seul me voit "de Bruno Podalydès
"Starbuck" de Ken Scott
"Bébé tigre" de Cyprien Vial
"Un poison violent" de Katell Quillévéré
"Versailles " de Pierre Schoeller

Lecture avec :

"Histoire politique de la roue" de Raphael Meltz
"Inépuisables" de Vivian Gornick
"Kudos" de Rachel Cusk
"Se cacher pour l'hiver" de Sarah St-Vincent
"Histoire navale de la seconde guerre mondiale" de Craig L. Symonds
et toujours :
"Brûler, brûler, brûler" de Lisette Lombé
"Christophe Honoré, les corps libérés" de Mathieu Champalaune
"Dark was the night" de Grégoire Hervier
"Paris-en-fantasy : La légende du Saint-Crââne" de Bret Nephaeus
"Tupinilândia" de Samir Machado de Machado

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

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