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Hans Petter Moland  septembre 2014

Réalisé par Hans Peter Moland. Norvège. Comédie. 1h56 (Sortie le 24 septembre 2014). Avec Stellan Skarsgård, Bruno Ganz, Pål Sverre Valheim Hagen, Jakob Oftebro, Birgitte Hjort Sørensen, Kristofer Hivju, Anders Baasmo Christiansen et Tobias Santelmann.

Les trois titres du film, l'original "Kraftidioten", celui anglo-saxon "In order of deasapparence" et le titre, à double sens, d'exploitation en France "Refroidis" circonscrivent le ton de cet opus poussé aux confins du genre du "revenge movie" en mêlant émotion et parodie.

Placé sous l'obédience d'un humour décalé monthypythonesque toujours loufoque souvent absurde, et parfois totalement surréaliste, le scénario de Kim Fupz Aakeson, qui ne s'est manifestement fixé aucune limite, traite d'une vraie tragédie humaine dynamitée par des dialogues hilarants dans laquelle, de surcroît, il se paie le luxe d'insérer une satire visant tant la mentalité nationaliste, et accessoirement xénophobe, de ses compatriotes qu'à dénoncer le fameux modèle norvégien qui a longtemps classé le pays comme "nation du monde où il fait le mieux vivre".

Récompensé par le Grand Prix 2014 du Festival du Film Policier de Beaunes, ce western qui vient du froid est réalisé de main de maître par le cinéaste norvégien Hans Petter Moland qui signe une mise en scène maîtrisée alternant les plans atmosphériques d'immaculés paysages enneigés déflorés par une unique route inlassablement déblayée, beau travail du directeur de la photographie Philip Ogaard, et les épisodes violents d'un jeu de massacre initié par le principal protagoniste.

Celui-ci s'effondre quand son unqiue enfant, bagagiste à l'aéroport local, est retrouvé mort d'une overdose. Alors qu'il va se suicider il a confirmation que sa mort n'est pas accidentelle mais un meurtre, dommage collatéral d'un sordide règlement de comptes, et la révélation que l'aéroport sert à de point de chute au trafic de cocaïne.

Secousse sismique à la Hulk, l'homme tranquille, placide, effacé, presque transparent même si ses concityoyens reconnaissent ses mérites de déneigeur en le félicitant d'être un émigré bien intégré - il est suédois (!) - se transforme en implacable machine à tuer à l'instar de son invincible chasse-neige.

Celui qui rêvait enfant d'être un Indien qui ouvre la route et qui, adulte, affecté au déblayage des routes enneigées, retrouve toujours la même piste, part sur le sentier de la guerre. A partir d'un nom, il dévide patiemment la pelote pour atteindre la tête, surnommé le comte, et déclenche une guerre des gangs entre la mafia norvégienne et la mafia serbe.

L'élimination des coupables et des nuisibles, car la vengeance s'accompagne d'une extermination "justicière" des caïds de la drogue, intervient de manière aussi froide que méthodique et même écologique (le cadavre lancé dans le torrent est enroulé dans un grillage de manière à constituer un garde-manger pour les petits poissons) avec son lot de violence bien assénée qu ivire au carnage.

En tête d'une brochette de crétins parfaitement portraiturés et joliment campés, trois comédiens irrésistibles dans ce registre de l'humour pince-sans-rire. Pal Sverre Hagen, séduisant trentenaire aux allures de top-model, incarne la génération new style de gangster en dandy végétalien fan d’art contemporain doublé d'un dangereux psychotique qui se liquéfie quand son fils est kidnappé.

Dans le rôle de l'homme ordinaire métamorphosé en vengeur non masqué aux neurones court-circuités, Stellan Skarsgard est magistral en lonesome cowboy des neiges mâtiné de Dirty Harry. Et dans le rôle du "papa" ravagé, l'apparition de Bruno Ganz dans une "hénaurme" déclinaison slave du "parrain" sicilien de Coppola amplifiant la composition de Marlon Brando, est stupéfiante.

Ce western qui vient du froid truffé, à la manière tarantinesque, de références cinématographiques tous azimuts, notamment au cinéma américain de genre, de quoi alimenter un vrai jeu de piste, et émaillées de scènes époustouflantes d'incongruité ou de tendresse, telles celle du face-à-face entre le caïd serbe et un ours empaillé ou du père vengeur qui, faute de connaître des histoires, lit le manuel technique du chasse-neige à l'enfant qu ilui demandera s'il connaît le syndrome de Stockholm, s'avère, surtout, avec son monde sans foi ni ni valeurs et son lot d'abrutis qui ne croient qu'à la loi du plus fort, au pouvoir et à l'argent, une fable noire sur l'humanité.

Le monde de "Refroidis" est essentiellement masculin et la charge masculine est bien sentie mais la gent féminine, réduite au nombre de trois, dont aucune norvégienne (?), une danoise, une suédoise et une vietnamienne présentées comme des misandres opportunistes, ne sont guère mieux loties.

Comme toute fable celle-ci comporte une sentence à double tranchant : "Ne tuez pas le fils" car l'indéfectible amour paternel révèle la dernière once d'humanité des trois pères tout en la leur ôtant par leur pratique de la loi du talion. Et faut-il y voir sinon une morale une lueur d'espoir avec ce fils rescapé aux allures de Petit Prince contemporain ?

 

MM         
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