Comédie dramatique de Beau Willimon, mise en scène de Ladislas Chollat, avec Raphaël Personnaz, Thierry Frémont, Elodie Navarre, Roxane Duran, Julien Personnaz, Francis Lombrail, Jeoffrey Bourdenet et Adel Djemai.

Le scénariste et dramaturge américain Beau Willimon a travaillé comme bénévole en 1998 pour la campagne du candidat démocrate pour les sénatoriales de l'Etat de New York. Il a ensuite rejoint la campagne d'Hillary Clinton en 2000, puis celle du candidat Howard Dean à l'investiture du parti démocrate pour la présidentielle de 2003.

S' il est connu du grand public pour être le scénariste de la série télévisée "House of cards", auparavant, il tira de ses expériences au coeur de la machine politique une pièce qui a été transposée au cinéma par Georges Clooney dans "The Ides of March" ("Les Marches du Pouvoir") et est actuellement présentée en France sous le titre "Les Cartes du Pouvoir".

Il y décortique non pas les mécanismes de la politique politicienne, mais ceux de la stratégie de communication des politiques lors des campagnes électorales, une communication agressive, avec ses coups tordus, ses tractations, ses compromis mais aussi ses luttes d'influence intestines.

Les principaux protagonistes, un directeur de campagne et un directeur de la communication, sont interprétés respectivement par Thierry Frémont et Raphaël Personnaz qui ont déjà joué dans des partitions se déroulant dans le milieu de la politique, le premier campant Nicolas Sarkozy dans le téléfilm "La dernière campagne" réalisé par Bernard Stora et tous deux partageant l'affiche de du film "Quai d'Orsay" de Bertrand Tavernier.

Leur jeu est brillant et juste et ils sont entourés de comédiens émérites avec une mention spéciale pour l'énergie d'Elodie Navarre, le charme vénéneux de Roxane Duran et la séduction matoise de Francis Lombrail.

Dans la mise en scène réaliste de Ladislas Chollat et une originale scénographie esthétique de Emmanuelle Roy composée de panneaux coulissants et projections vidéos servant pleinement la dynamique de l'intrigue en permettant le changement de décor, du hall d'aéroport à une salle de réunion, d'un bar désert au quartier général de campagne, l'action se déroule à la manière d'une partie d'échecs toutefois en l'absence des pièces maîtresses.

Les spectateurs assistent aux premiers mouvements puis regardent les pions tomber bien avant l'affrontement final.

Et "Les cartes du pouvoir", contrairement au personnel politique, tient toutes ses promesses.