Réalisé par HPG. France. Comédie. 1h10 (Sortie le 29 octobre 2014). Avec HP, Gwenaëlle Baïd, Christophe, Izïa Higelin, Karina Testa, Ludovic Berthillot, Alberto Sorbelli et Nina Roberts.
Il y a deux visages chez HPG. D'abord, il y a un visage qui ressemble à un sexe, mais qui a convaincu peu à peu les plus puritains parmi ceux qui ont regardé ses films qu'il pouvait y avoir de l'amour, du vrai amour, dans ce qui leur paraissait tenir simplement de la simple prouesse sexuelle.
Ensuite, il y a un visage avec une bouche et des lèvres, et un crâne rasé de faux chauve, qui a pour fonction de s'interroger sur l'autre visage et sur son activité débordante.
Hardeur pur et dur au cœur tendre, HPG cherche donc à exister dans le cinéma français "normal".
Dans son précédent film, "Les Mouvements du bassin", avec Éric Cantona et Rachida Brakni, il était passé à une nouvelle étape : celle de la "vraie" fiction. Il y évoquait, avec la pudeur qui le caractérise, quelque chose qui lui était arrivé et qui transcendait ses érections perpétuelles : la paternité.
Dans "Fils de", HPG revient à son cinéma "classique" de l'intime, celui de "On ne devrait pas exister", pour se montrer sous un nouveau jour, celui de papa gâteau s'interrogeant sur ce que cette nouvelle fonction veut dire. Avec des questions existentielles, au moins pour lui : peut-on être papa et hardeur. Comment l'un peut interférer sur l'autre? Qu'est-ce que l'avenir lui réserve quand son fils saura qu'il est le "fils de" ? Doit-il continuer comme avant ou mettre la pédale sexuelle douce ?
Film narcissique, irritant comme le personnage à qui l'on pardonne beaucoup, voire tout, parce que, lui, il ne met pas ses "couilles sur la table" au figuré, "Fils de" vaut le déplacement. Il repose de tant de films français qui se posent des questions de nombril et qui oublient ce qu'il y a en-dessous de ce trou bizarre...
Cinéma libre, entre biberons et coïts, discussions et sourires de la femme aimée, "Fils de" est une proposition qui devrait intéresser ceux qui en ont assez des vieillards qui nous gouvernent sur les écrans. Oubliez Eastwood et ses vieilles burnes qu'il n'a jamais osé montrer, oubliez Woody Allen, qui n'a jamais filmé un enfant de sa vie parce qu'il ne les aime pas, et partez à la découverte de "Fils de" d'HPG.
Oui, HPG, lui, a la cohérence du haut et du bas. Attention fragile ! |