Comédie dramatique de Shakespeare, mise en scène de Pascal Faber, avec Michel Papineschi, Séverine Cojannot, Philippe Blondelle, Frédéric Jeannot, Régis Vlachos et Charlotte Zotto.
Voulant demander la main à Belmont de la belle héritière Portia, courtisée de toutes parts, Bassanio emprunte à son ami Antonio, marchand vénitien.
Celui-ci dont plusieurs vaisseaux sont sur les mers, n'ayant pas l'argent, l'emprunte à Shylock, un usurier juif maltraité par les chrétiens qui donne une condition au prêt: si la dette n'est pas remboursée au jour-dit, il prendra une livre de chair sur le débiteur.
C'est le point de départ de la pièce de Shakespeare, remarquablement traduite ici par Florence Le Corre, qui signe aussi l'adaptation réussie (avec Pascal Faber). Texte aussi magnifique que complexe de l'auteur anglais, "Le Marchand de Venise" soulève de nombreuses questions et nous renvoie à nos choix personnels. Il est d'ailleurs intéressant de voir comment elle résonne encore étonnamment, et même plus que jamais aujourd'hui.
Après le succès de "Marie Tudor", la Compagnie 13 revient avec ce classique qui nous tient en haleine tel un véritable thriller avec une tension constante, ménageant heureusement quelques moment burlesques comme la cérémonie des coffrets. On est suspendu aux lèvres des acteurs qui livrent tous une prestation magnifique, Michel Papineschi en tête qui compose un prodigieux Shylock à la densité dramatique phénoménale. Bravo.
Voilà du théâtre comme on l'aime : à la fois profond et flamboyant, grave et divertissant. Tout y est réussi : des costumes somptueux de Madeleine Lhopitallier à la lumière délicate de Sébastien Lanque, de la mise en scène précise et inspirée de Pascal Faber à l'interprétation impeccable d'une bande de comédiens formidables dont on sent la solidarité.
On ne voit pas passer l'heure et demie de ce fabuleux spectacle. "Le Marchand de Venise", réussite absolue, devrait connaître le même triomphe que "Marie Tudor", ce serait amplement mérité. |