Elles sont sœurs jumelles, l’une est rédactrice en chef d’une émission culturelle de France 2, l’autre est comédienne et humoriste. Anne-Sophie et Marie-Aldine sont deux femmes dans l’impitoyable XXIème siècle qui nous entoure. Malgré tous leurs efforts et sans aucune mauvaise foi (jamais !), elles ne parviennent pas à atteindre la perfection affichée par les femmes de leur temps. Et du mien aussi, je sais.

Tiens d’ailleurs, moi non plus je n’y arrive pas, je ressemble souvent à un panda quand je mets du mascara, et je ne vous parle pas de l’eye liner avec lequel je ressemble à un cocker. Les bas résilles font ressembler mes jambes à un rôti et je suis incapable de dormir dignement avec une nuisette (je me réveille en suffocant, étranglée par les bretelles). J’adore les phrases toutes faites et je réponds "oui mais pas que" quand je ne veux pas avouer que j’ai tort… ce qui arrive rarement bien sûr.

La femme parfaite est une connasse est le second roman des sœurs Girard. Le premier ? Idem : La femme parfaite est une connasse. Oh comme il est bon de répéter ces quelques mots, de mettre le bouquin en évidence au-dessus de la pile ! Celles qui rient et essaient de s’emparer du livre sont de votre côté, les autres sont les connasses. Hi hi hi (rire machiavélique) !

Entre manuel de déculpabilisation avancé et philosophie de la complexitude féminine, vous vous retrouverez forcément dans ce guide de la non-connasse. De nos actes manqués (le mec à trois bières) à ces filles qui nous énervent (notamment celles qui ne prennent pas un gramme après les fêtes alors que je prends un kilo par jour depuis que les décorations sont dans les rues).

Que ce soit de notre sens de l’orientation, de notre mal à prendre une décision à ces films dont on a un peu honte mais qu’on adore, en passant par ce côté un peu feignasse de la fille qui boit dans une tasse parce qu’elle n’a plus de verre propre (je n’allais pas faire la vaisselle pour UN verre !), les situations les plus anodines deviennent cocasses sous la loupe des auteures.

Il est fait état de la mauvaise foi toute subjective (et légendaire) des femmes, parce que nous avons réalisé depuis un bail que nous ne vivons pas dans une comédie romantique (notamment parce qu’aucun voisin beau gosse ne vient nous accueillir avec des muffins ou des macaronis au fromage quand on emménage… moi j’ai un grand (très) amateur (très très très amateur) de boissons fermentées et un naturiste complètement (très très complètement) chauve, et vous ?).

De l’humour, pas toujours noir, de la légèreté, toujours légère, à lire dans l’ordre et à relire dans le désordre, à offrir, à annoter et à commenter, à découper et à afficher. Soyons des femmes normales, nous sommes beaucoup plus marrantes comme ça. Croustillant !