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Abel Ferrara    (décembre 2014) 
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Réalisé par Abel Ferrara. France/Italie/Belgique. Biopic. 1h24 (Sortie le 31 décembre 2014). Avec Willem Dafoe, Ninetto Davoli, Riccardo Scamarcio, Valerio Mastandrea, Adriana Asti, Maria de Medeiros, Roberto Zibetti et Andrea Bosca.

Chacun a ses limites. Même les provocateurs. En évoquant la fin tragique de Pier Paolo Pasolini, Abel Ferrara révèle les siennes : par respect pour le grand écrivain, par admiration du cinéaste de "Mamma Roma" ou d'"Accatone", il donne une version assez sage du destin de l'hérétique le plus célèbre des années 1970.

Sortant de " Welcome in New York", et des tribulations olé olé de DSK, il a déposé un voile quasi pudique sur le cadavre de PPP.

C'est un Pasolini du quotidien, avec ses faims triviales dans des journées et des soirées ordinaires, qu'incarne Willem Dafoe. Ni l'acteur ni son réalisateur ne statufient le poète. Pas question de le faire parler ou agir comme dans un "biopic". Il porte sur lui le poids et la lassitude d'une vie et d'une œuvre tumultueuses, mais jamais, derrière ses lunettes noires, il ne joue à être Pasolini fabriquant sa légende.

Abel Ferrara, qu'on a pourtant connu friand d'une imagerie chrétienne voyante dans ses films les plus célèbres et les plus réussis comme "Bad Lieutenant", évite ici toute allusion "christique" facile. Avant de connaître son horrible mort, Pasolini n'a aucune conscience qu'il vit son chemin de croix.

"Pasolini" d'Abel Ferrara est donc forcément un film "déceptif", un film qui appuie la thèse d'un assassinat banal, celle d'un homme imprudent par une petite frappe impulsive. Pasolini n'est ni victime d'un complot politique, ni l'organisateur conscient d'un crime sordide qu'il serait allé chercher pour en finir. Pasolini ne meurt pas à cause de son œuvre, mais à cause de sa vie et de sa sexualité.

Si l'on veut vraiment voir en Ferrara un provocateur, c'est dans cette vision d'un Pasolini débarrassé de son aura de génie sulfureux qu'on pourra en trouver les traces.

Pour le film, plus nocturne que diurne et tourné dans des couleurs ternes, pas loin du sépia, cela crée une ambiance assez molle, à la limite du cotonneux. Rien d'enthousiasmant, rien de passionnant. On pourra vivre cela comme de l'ennui et Willem Dafoe, à la fois très près et très loin du personnage, renforce cette sensation que son Pasolini n'est déjà plus concerné par un monde qui n'aura bientôt plus besoin de lui.

"Pasolini" d'Abel Ferrara anticipe la tristesse de l'Italie d'après-Pasolini, celle qui va vendre ses âmes chrétiennes et marxistes pour un plat de divertissement berlusconien. On y croise avec plaisir - et doublement - Ninetto Davoli et la grande Adriana Asti en émouvante maman du poète.

Voilà un film qui a peut-être besoin de vieillir pour se révéler comme un grand film. Le temps le dira.

 

Philippe Person         
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# 21 avril 2024 : Des beaux disques, des beaux spectacles, une belle semaine

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Du côté de la musique :

"Génération (tome 1)" de Ambre
"Out" de Fishtalk
"Take a look at the sea" de Fontanarosa
"Venus rising" de Trio SR9 & Kyrie Kristmanson
"Perpétuel" de Vesperine
"Liminal status" de Watertank
"The great calm" de Whispering Sons
"Keep it simple" de Yann Jankielewicz , Josh Dion & Jason Lindner
Quelques nouveautés en clips avec Isolation, Resto Basket, Greyborn, Bad Juice, Last Temptation, One Rusty Band, We Hate You Please Die
nouvel épisode du Morceau Caché, consacré à Portishead
et toujours :
"Kit de survie en milieu hostile" de Betrand Betsch

"Let the monster fall" de Thomas de Pourquery
"Etat sauvage" de Chaton Laveur
"Embers of protest" de Burning Heads
"Sin miedo" de Chu Chi Cha
"Louis Beydts : Mélodies & songs" de Cyrille Dubois & Tristan Raës
"Arnold Schönberg : Pierrot lunaire" de Jessica Martin Maresco, Ensemble Op.Cit & Guillaume Bourgogne
"C'est pas Blanche-neige ni Cendrillon" de Madame Robert
"Brothers and sisters" de Michelle David & True Tones
"Prokofiev" de Nikita Mndoyants
"Alas" de Patrick Langot, Alexis Cardenas, Orchestre de Lutetia & Alejandro Sandler
"Symptom of decline" de The Black Enderkid
"Tigers blood" de Waxahatchee
"Not good enough" de Wizard

Au théâtre :

les nouveautés :

"Sonate d'automne" au Théâtre Studio Hébertot
"Frida" au Théâtre de la Manufacture des Abbesses

"Preuve d'amour" au Théâtre du Guichet Montparnasse
"Après les ruines" au théâtre La Comète de Chalons En Champagne
"Objets inanimés, avez-vous donc une âme ?" au Théâtre du Guichet Montparnasse
"Royan, la professeure de français" au Théâtre de Paris
Notes de départs" au Théâtre Poche Montparnasse
"Les chatouilles" au Théâtre de l'Atelier
"Tant que nos coeurs flamboient" au Théâtre Essaïon
et toujours :
"Come Bach" au Théâtre Le Lucernaire
"Enfance" au Théâtre Poche Montparnasse
"Lîle des esclaves" au Théâtre Le Lucernaire
"La forme des choses" au Théâtre La Flèche
"Partie" au Théâtre Silvia Monfort
"Punk.e.s" Au Théâtre La Scala
"Hedwig and the angry inch" au théâtre La Scala
"Je voudrais pas crever avant d'avoir connu" au Théâtre Essaïon
"Les crabes" au Théâtre La Scala
"Gosse de riche" au Théâtre Athénée Louis Jouvet
"L'abolition des privilèges" au Théâtre 13
"Lisbeth's" au Théâtre de la Manufacture des Abbesses
des reprises :
"Macbeth" au Théâtre Essaion
"Le chef d'oeuvre inconnu" au Théâtre Essaion
"Darius" au Théâtre Le Lucernaire
"Rimbaud cavalcades" au Théâtre Essaion
"La peur" au Théâtre La Scala

Une exposition à la Halle Saint Pierre : "L'esprit Singulier"

Du cinéma avec :

"Le déserteur" de Dani Rosenberg
"Marilu" de Sandrine Dumas
"Que notre joie demeure" de Cheyenne-Marie Carron
zt toujours :
"Amal" de Jawad Rhalib
"L'île" de Damien Manivel
"Le naméssime" de Xavier Bélony Mussel
"Yurt" de Nehir Tuna
"Le squelette de Madame Morales" de Rogelio A. Gonzalez

Lecture avec :

"Hervé le Corre, mélancolie révolutionnaire" de Yvan Robin
"Dans le battant des lames"' de Vincent Constantin
"L'heure du retour" de Christopher M. Wood
"Prendre son souffle" de Geneviève Jannelle
et toujours :
"L'origine des larmes" de Jean-Paul Dubois
"Mort d'un libraire" de Alice Slater
"Mykonos" de Olga Duhamel-Noyer
"Des gens drôles" de Lucile Commeaux, Adrien Dénouette, Quentin Mével, Guillaume Orignac & Théo Ribeton
"L'empire britanique en guerre" de Benoît Rondeau
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