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Interview  (Planète Mars, Paris)  dimanche 14 décembre 2014

C'est par un après-midi froid de décembre, autour d'une boisson chaude, qu' Ali Veejay s'est prêté au jeu des questions et réponses pour votre webzine hebdomadaire préféré. Il évoque ses motivations en tant que porteur du projet qui a mis une claque à plus d'un chroniqueur au sein de la rédaction de Froggy's Delight. C'est avec un plaisir non dissimulé que nous le rencontrons à l'occasion de cette session, que vous découvrez aujourd'hui.

Peux-tu nous faire un retour sur la genèse du groupe ?

Ali Veejay : On était avec un pote et on trouvait qu'il n'y avait rien de vraiment terrible écrit en français et on a formé ça, et ça l'a fait très vite. En 2002, j'écoutais le premier album de Booba qui s'appelait "Temps Mort". Je l'écoutais d'ailleurs du matin au soir, j'étais complètement fixé là-dessus. Il avait pour moi une nouvelle manière de faire sonner la langue française, mais aussi par rapport au rap, aux coulisses sombres du hip-hop, et son disque m'a vachement touché à l'époque. Il ne faisait pas comme tout le monde et je suis resté scotché sur ça et cela a beaucoup nourri ma manière formelle d'écrire. Donc au début, on était deux, on a pris un batteur et un bassiste et puis il y a eu trois ou quatre changements depuis. Je suis le seul membre à être resté depuis le début.

Comment tu arrives à faire vivre le projet, à le maintenir avec ces personnes qui ne restent pas dans le groupe ?

Ali Veejay : Ben en faisant !

Tout simplement, tu es le seul à apporter des compositions, textes et musiques ?

Ali Veejay : Oui. Bon après le bassiste apporte une ligne de basse, ou des idées de textes et moi je peux prendre le truc et broder dessus.

Pour la release party du EP Qui ?, le bassiste présent, on l'avait déjà vu à un concert rue de Rivoli, et a contrario le guitariste qui n'était pas à Rivoli me semblait lui tout nouveau.

Ali Veejay : Le guitariste est là depuis 2009, le bassiste lui depuis 2013. Le batteur qui était là pour la release party ne répétait avec nous que depuis quelques semaines seulement.

Donc j'avais tout faux avec le guitariste.

Ali Veejay : C'est parce qu'il a un air juvénile, il est poisson c'est un signe de renouvellement perpétuel.

Mais le projet c'est toi qui le porte tout seul.

Ali Veejay : Oui, quasiment. J'y pense 24 heures sur 24.

J'imagine que dans ce cas, des projets de chansons, tu en as qui tournent en permanence dans la tête ?

Ali Veejay : Il y a toujours un album en gestation, qui accouche au fur et à mesure.

Un album qui manque d'ailleurs.

Ali Veejay : Oui et non, parce que ça avance. En fait on va recompiler tous les EP dans un seul disque et on va rajouter deux nouveaux titres. Et en même temps qu'on sort cet album, on sortira un autre EP, qui lui annonce la suite. La sortie est prévue pour le printemps.

Patrice (Quijote R.P.M) : L'idée est de le sortir en vinyle et en CD. En ce moment, les délais de pressage de vinyles sont délirants, donc il ne faut pas qu'on se plante et que tout arrive à temps.

Ali Veejay : Et au pire, si on se plante on perd du temps, des thunes et de la motivation ! Mais c'est la vie, ça arrive à tout le monde de se planter et de tout perdre et mourir (rires). Donc sortie MP3 à la rentrée et le vinyle, peut-être un exemplaire, un jour (rires). L'idée ensuite est soit on repart sur une série de EP comme on a fait précédemment, soit directement sur un album. Mais je n'ai pas envie de traîner, j'ai envie de sortir beaucoup, bien et vite.

Ce qui laisse préfigurer une série de concerts pour défendre ce disque.

Ali Veejay : Ben oui, je veux jouer partout, le plus vite possible.

Les concerts de 1=0 sont d'ailleurs assez rares.

Ali Veejay : Ben oui, j'ai essayé mais ce n'est pas mon destin d'appeler les salles, de ne faire que ça. Je peux y arriver à fond pendant une semaine, et la semaine suivante ça va juste me saouler. Ce n'est pas assez dans mes cordes d'être tourneur. J'essaie de trouver quelques dates sur Paris, ou sur le sud pour fin janvier, il y aura de la Belgique au printemps, mais pas facile. C'est la partie un peu dure pour moi ça.

Oui, c'est sûr que c'est un métier et ce n'est pas facile.

Ali Veejay : Non, dans l'absolu c'est facile parce que 1=0 est un groupe exceptionnel. C'est pour les programmateurs que c'est difficile de savoir à quel point on l'est. Ils ont plein d'autres sollicitations de groupes qui les gênent dans le choix juste en fait.

Pour cela, tu as aussi de l'aide avec ton label, Quijote R.P.M.

Ali Veejay : Ah oui, il colle même les affiches et c'est vertueux ça !

Comment tu les as rencontrés ?

Ali Veejay : Je crois qu'on avait fait un concert en 2010 ou en 2011 et Patrice était là et il a bien kiffé. Il nous a proposé de sortir notre premier album, dont l'enregistrement datait de 2007, au moins sur plateforme pour qu'il voit le jour. Depuis, on bosse ensemble, il conseille, stratégise, essaie d'aller aux endroits où il faut être. Et moi j'essaie de lui obéir le plus possible.

Pour revenir sur l'écriture et sur les textes, tu as évoqué Booba précédemment, je trouve tes textes tranchants, syncopés, les mots semblent choisis autant pour leur sonorité que pour leur sens.

Ali Veejay : Je n'aime pas répéter l'information. Donc le mec de base qui écrit, que ce soit en rock ou en hip-hop, il va prendre son thème et il va broder et décliner au fur et à mesure. Moi ça me fait chier, d'entendre et de faire ça. Donc en fait, chaque phrase doit être une ouverture sur autre chose.

Du coup le classique couplet-refrain ne doit pas être évident pour le format de tes chansons.

Ali Veejay : Si, on l'a pas mal fait. Sur le premier album et dans les débuts, je ne me posais pas la question en fait. Et puis ensuite, sur les trois ou quatre derniers EP c'est couplet, refrain, fin. Avec quelques variantes. Mais il y a eu un bon passage couplet-refrain, parce qu'on est aussi plutôt formatés à ça.

Ton écriture reste quand même différente de ce qui se fait en général.

Ali Veejay : Je veux même que ce soit radicalement différent. J'ai presque jamais écouté des trucs modernes en français où j'ai pris ma claque. Voire jamais en fait. Je considère que ce que je fais est mieux, ça prend trop de place pour qu'il y ait autre chose qui rentre. Et les thématiques que je touche, il n'y a personne sur ce terrain, à part Assassin et Rockin' Squat, mais lui il met ses gros sabots tout de suite, il explique tout. C'est comme raconter une blague tout en l'expliquant en fait, donc c'est lourd.

Pour avoir fait écouter ta musique à des gens différents, je peux te dire que quels que soient leurs goûts musicaux, ta musique arrête les gens et leur fait tendre l'oreille.

Ali Veejay : C'est ce qu'on a développé dans un premier temps. Maintenant, on met en place le truc où les gens s'arrêtent, ils sortent la carte bleue et ils vont sur Bandcamp. C'est en cours, mais c'est plus difficile. En tout cas, c'est cool de faire écouter ma musique, merci. Si tu as des potes qui sont orientés Yoga, spiritualité et ce genre de choses, fais leur écouter. J'écris directement pour ces gens qui auront une lecture transparente des textes. Parce que je n'utilise que des clés de développement personnel, de spiritualité, de ce qu'on appelle la non-dualité qui est un courant mystique qui traverse aussi bien l'Orient que l'Occident. Pour moi, c'est le truc le plus important au monde, tourner un regard personnel vers soi qui ne soit pas mental. Comment tu fais ?

A propos du titre "Tous", chanson que je perçois comme à la fois une profession de foi et une manière de faire taire les spéculations sur tes influences musicales. C'est comme une manière d'arrêter les choses.

Ali Veejay : Ah, tu le vois comme ça ? Je l'ai pas fait pour ça, mais il y a peut-être un peu de ça, oui. Je me rappelle plus de quelle idée est partie l'écriture de ce titre en particulier. On m'a dit plein de choses, que j'avais la voix de Katerine des débuts, du mec de Téléphone, Aubert. En fait, je voulais faire un disque qui soit un peu la bio de 1=0, c'est pour cela qu'il s'appelle Qui? Avec le clin d'œil sur le développement personnel, savoir qui on est. Avec la pochette du personnage en position méditative, c'est en fait une photo de l'armée américaine, un soldat en train de méditer juste avant d'aller buter des gens. Sur ce titre, l'idée était que ce soit uniquement du name dropping, que des trucs que j'ai écoutés depuis que j'ai dix ans, Mickaël Jackson, Benny B, IAM, NTM, etc. Je parle aussi de mes lectures vers la fin, les auteurs que j'aime bien et puis des nanas que j'ai rencontrées et qui sont importantes pour moi. Une énumération de tout ça.

Et le groupe de serbes qui les défonce tous ?

Ali Veejay : Je ne sais pas comment il s'appelle en fait. Ce sont des mecs que j'ai vu jouer dans un café Serbe un soir et c'était trop beau. Mais je ne pense pas que c'était un groupe à proprement parler, plutôt des gars qui ont plusieurs projets et qui se réunissaient pour jouer des romances autrichiennes du XIX°, des chansons russes de gitans, des trucs comme ça. La formation, c'était chanteur, guitariste, contrebassiste, accordéoniste et c'était terrible. Il y avait le gros pathos de l'Est, et j'adore ça ! Il y avait un gros Serbe, tout bourré, qui mettait des biftons dans l'accordéon et qui disait "Joues moi ça !". Apparemment, le mec avait le vague à l'âme et le groupe ne jouait que des trucs déprimants, et c'est très beau. Je n'ai pas vu de trucs aussi puissants sur scène, à part peut-être Boubacar Traoré. Bon après, je n'écume pas les concerts non plus.

D'où vient ton pseudo d'Ali Veejay ?

Ali Veejay : C'est mon prénom, dit plus lentement. C'est aussi le côté Indo-pakistanais, Ali prénom musulman et Veejay nom de famille indien. Je ne suis pas sûr que ce nom existe, enfin ça doit être possible parce que la population indienne est musulmane à vingt pour cent tout de même. Je trouve que mon prénom de baptême est particulièrement sexy dans un cadre artistique. Il y a déjà un artiste qui fait de la musique de synthétiseur comme ça, je ne me voyais pas le réutiliser.

Retrouvez 1=0
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Crédits photos : Diane Hion (Toute la série sur Taste of Indie)


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