Spectacle conçu et mis en scène par Sarah Oppenheim, avec Yann Collette, Louise Dums, Benjamin Havas et Fany Mary.

Après "La voix dans le débarras", focalisé sur le mouvement de l'écriture à partir d'un ardu texte expérimental et difficilement compréhensible de Raymond Federman, Sarah Oppenheim propose un nouvel opus conceptuel pour transposer sur scène le "devenir-ligne michaldien".

En d'autres termes, elle réunit un corps (Fany Mary), une voix (Yann Collette), un instrument (le violoncelle de Benjamin Havas) et une main (celle de la dessinatrice Louise Dumas) pour évoquer la similitude du mouvement de l'écriture et du geste pictural et la notion de corps métamorphique comme mode d'exploration de soi, autour de l'oeuvre de Henri Michaux, écrivain, poète et peintre pour lesquels la peinture et l'écriture ne sont que signes et rythmes.

Le spectacle, qui implique néanmoins d'avoir quelques connaissances sur ce dernier, ses textes ressortissant souvent à la fulgurance et ses dessins mescaliniens n'étant pas d'appréhension intuitive, constitue donc une exploration pluridisciplinaire de son univers.

Ainsi elle utilise la corde comme métaphore du geste scriptural et pictural, la ligne droite quand elle descend des cintres, la courbe quand elle s'enroule au sol, et l'eau, liquide comme l'encre du stylo à plume et l'encre de Chine du dessin tachiste.

Si "La voix dans le placard" était composé sur le mode de la superposition, des images, des voix et d'invasifs dessins au tracé, "Saisir" se développe sur le mode de la juxtaposition et de la ponctuation graphique, verbale et musicale.

En effet, les interventions du proférateur et du musicien, relèguès à cour et à jardin dans la quasi pénombre, et celles de l'illustratrice s'avèrent subordonnées à la performance plastique qui se déroule sur le plateau, Fany Mary réalisant, à ce titre, une belle prestation,.et évincées par celle-ci qui monopolise l'attention du spectateur,