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puce Les Chebabs de Yarmouk
Axel Salvatori-Sinz  mars 2015

Réalisé par Axel Salvatori-Sinz. France. Documentaire. 1h18 (Sortie le 18 mars 2015).

Il y a quelques semaines, sortait un documentaire choc très contestable sur la Syrie, "Eau argentée", dont on s'était refusé à parler tant il posait des questions morales sur comment filmer la guerre et comment utiliser ces images pour, au final, ne nourrir que sa misérable "autofiction"

"Les Chebabs de Yarmouk" d'Axel Salvatori-Sinz a déjà le mérite de ne pas souffrir de ce soupçon de malhonnêteté intellectuelle qui pesait sur "Eau argentée".

Yarmouk, c'est - ou plutôt c'était - le plus grand camp de réfugiés palestiniens du Moyen-Orient. Situé en Syrie, il rassemblait plus de 500 000 habitants. Axel Salvatore-Sinz s'est intéressé à quelques garçons et filles qui vivaient dans ce camp jusqu'à sa quasi disparition en 2012.

Garçons et filles, âgés d'une vingtaine d'années, ils ont en commun de n'être pas forcément représentatifs de la jeunesse palestinienne du camp. Pour être anachronique, on pourrait les définir comme des "vitelloni". Préoccupés par "ne pas faire le service militaire", ces "chebabs" (au sens "mec" ou "nana"), avaient envie de devenir des artistes, de travailler pourquoi pas des cinéastes.

Filmés clandestinement à l'intérieur du camp, on ne les voit jamais en sortir, à l'image de pigeons qui vont et viennent au-dessus de leurs terrasses. Axel Salvatori-Sinz les surprend dans leur quotidien, quand ils aménagent leur petits intérieurs faits de bric et de broc, mais quand même très "home sweet home".

Car ce qu'on découvre dans ce documentaire hors norme, c'est que la vie dans un camp palestinien, tout au moins pour des jeunes gens assez cultivés et de milieu palestinien sans doute "bourgeois", ou pour le moins "évolué", a ses "charmes". Des charmes avec des guillemets et qui sont une manière de résister.

En contrepoint, on soulignera que ce petit groupe avec qui l'on sympathise rapidement est composé de fumeurs invétérés, ce qui a sans doute du sens comme révélateur d'angoisse et de mal être.

N'empêche qu'ici, à Yarmouk, on vit, on résiste en vivant et en passant du temps sur sa terrasse à refaire un monde sur lequel est en train de s'accumuler des nuages.

"Les Chebabs de Yarmouk" d'Alex Salvatore-Sinz montre tout le drame de la situation palestinienne, de cette population qui en a tant vécu depuis 1948 qu'elle mériterait de ne plus rien vivre qu'un bonheur tranquille. Quelle paradoxe, en effet, que ces jeunes gens qui ont déjà tiré des leçons de vie de leur non-vie et qui seraient, dans d'autres circonstances, moteur pour rendre combattifs les jeunesses occidentales numériques.

Sans savoir que ce qu'il filmait allait vite devenir la nostalgie d'un temps éphémère révolu, le cinéaste a décrit une certaine douceur de vivre et fixé sur l'écran la belle amitié qui réunissait un quintet mixte de Palestiniens.

Il faudra malheureusement revenir au réel en quelques cartons noirs comme la situation : la guerre civile syrienne n'a pas épargné Yarmouk. A l'heure actuelle, seulement quinze mille personnes survivent dans le camp dévasté. C'est donc presque 500 000 âmes qui ont été précipitées vers un nouvel exil, vers de nouveaux destins terribles.

Ces "Chebabs" que l'on avait adoptés ont été séparés non seulement par la vie mais également par la mort. Certains ne sont plus et ce film sans pathos, fort de ce qu'il dit et de ces non-dits tout aussi signifiants, est déjà un document pour l'Histoire.

"Les Chebabs de Yarmouk" d'Axel Salvatori-Sinz est un beau témoignage irréprochable qui, malgré tout, contient une petite flamme d'espoir qu'il ne faut pas laisser éteindre en allant voir le film.

 

 

Philippe Person         
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# 26 novembre 2023 : On prépare les cadeaux

C'est bientôt Noël, il est temps de penser aux cadeaux, que ce soit de la musique, de la littérature, des places de théâtres ou au musée, il y a de quoi faire dans notre sélection de la semaine.

Du côté de la musique :

"Gaijin" de YGGL
"Another perfect day" de Motorhead
"Theatre of the absurd presents C'est la vie" de Madness
"Soleils noirs" de Les Marquises
petit coup d'oeil sur Frank Carter & the Rattlesnakes - Heeka - Johnnie Carwash - Venus Worship
"Ivresse de l'aube" de Benda Poupard & Jean-Michel Kim
"25 ans de live" de Babylon Circus
Le podcast de la semaine du Morceau Caché est ici
et toujours :
"Rock warrior" de Babylon Pression
"A nos étés" de Chambre 317
Brasca, Pop Crimes, Caesaria et Daniel Jea dans notre sélection de clips
"Je ne sais que marcher dans la montagne" de Fabien Martin
Un coup d'oeil sur la programmation des 45eme Transmusicales de Rennes
"Step by step" de Gami
"Poulenc: La Voix Humaine, Fiançailles Pour Rire" de Julie Cherrier-Hoffmann, Orchestra Del Teatro La Fenice Di Venezia & Frédéric Chaslin
"Création" de Jultrane Sextet Duplex
"Up, down, aside" de Lame
"Présence lointaine" de Sofya Melikyan
"Do Brasil" de Wilhem Latchoumia

Au théâtre

les nouveautés de la semaine:
"Ruy Blas" au Théâtre de l'Epée de Bois

"L'Islande, entre ciel et texte" au Théâtre d l'Epée de Bois
"Sans faire de bruit" au Théâtre Athénée-Louis Jouvet

"Iliade - Odyssée" au Théâtre de la Croix Rousse à Lyon
et les spectacles déjà à l'affiche de décembre

Expositions :

la grande exposition "Naples à Paris" déclinée en trois visites vidéos commentées dans différents espaces du Musée du Louvre :
les chefs d'oeuvre du Musée Capodimonte
une sélection des oeuvres graphiques du Cabinet des Dessins et des Estampes de Capodimonte
un diaporama in situ de l'expositio parisienne
et les chefs-d’œuvre de la collection De Vito au Musée Granet à Aix--Provence

Lecture avec :

"Hope" de Andrew Ridker
"L'armée rouge" de Jean Lopez
"10 août 1792, la défaite de la monarchie" de Clément Weiss
"Philippe VI, le premier des Valois" de Christelle Balouzat-Loubet
et toujours :
"L'enfant, le peintre et la mer" de François Place (qui fait écho au film de Barbet Schroeder)
"Jour J, bataille de Normandie" de Beoit Rondeau
"Choses dites" de Nancy Huston
"L'une ou l'autre" de Oyinkan Braithwaite
"La maison de la faim" de Dambudzo Marechera
"Les dernières pages" de Robert Goddard
"Métisse, et alors ?" de Patricia Houéfa-Grange
"Yoko Ono" de Julia Kerninon

Et toute la semaine des émissions en direct et en replay sur notre chaine TWITCH

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

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