Spectacle conçu et interprété par Martin Zimmermann.
En 2006, le public parisien découvrait le spectacle "Gaff Aff"' dispensé par l'artiste circassien suisse Martin Zimmermann qui constituait une véritable révélation par la cohérence dramaturgique du propos, son atypicité formelle inspirée du lumino-cinétisme et la simplicité artisanale de sa mise en oeuvre dans une scénographie créative à base du matériau simple du carton d'emballage.
Conçu avec le DJ-platiniste et compositeur Dimitri de Perrot au sein de la Compagnie Zimmerman & de Perrot, il mettait en scène un personnage de clown métaphysique confronté aux angoisses de la condition humaine et aux vicissitudes de la vie moderne dans le registre d'une burlesque pantomime keatonienne.
Après des incursions dans le spectacle de troupe ("Öper/Öpis" et "Hans was heiri"), Martin Zimmermann propose une création en solitaire avec "Hallo" dont il est le seul maître d'oeuvre de la conception au jeu avec la seule collaboration de Sabine Geistlich pour la dramaturgie.
Outre le personnage et la thématique de "Gaff Aff", en l'espèce déclinée sur les représentations de soi, cet opus reprend les éléments symboliques formels récurrents des spectacles précités dont notamment la boîte, pictogramme de l'univers clos, comme élément scénographique principal.
Mais, en l'espèce, la scénographie "artisanale" a cédé la place à la technologie avec une machinerie, mise au point par Christiane Voth et Ingo Groher, actionnant un immense cadre parallélépipédique qui, pour Martin Zimmermann, représente une vitrine elle-même "métaphore du monde de la consommation, de la mode ou encore les thèmes de l’apparence et du désir de reconnaissance".
Tout comme les interventions du régisseur qui manipule objets et autres éléments du décor, celui-ci qui ne cesse se plier et déplier, créent un environnement en mouvement perpétuel qui n'est pas que décoratif ou illustratif.
En effet, il constitue le spectacle d'autant qu'avec les créations lumières de Sammy Marchina, il s'avère, visuellement, hypnotique, et, ressortissant à l'installation plasticienne, ravit la vedette à l'officiant.
Ce n'est que dans le prologue et dans les rares et courtes pauses mécaniques que l'humain s'impose. Alors, Martin Zimmermann, l'homme-caoutchouc au visage émacié, fait merveille. |