Monologue dramatique d'après le roman éponyme de de Romain Gary (Émile Ajar) dit par Jean-Quentin Châtelain dans une mise en scène de Bérangère Bonvoisin.
Un Seul-en-scène, tiré du fameux roman "Gros-Câlin" de Romain Gary, est présenté au Théâtre de l’Oeuvre.
Monsieur Cousin est un statisticien célibataire, peu habile à établir des relations avec son prochain et, moins encore, avec sa prochaine.
Même s’il brûle d’un feu secret pour une mulâtresse de Guyane, mademoiselle Dreyfus, croisée dans l’ascenseur, il ne peut se résoudre à lui parler et rumine ses frustrations, alternant espoirs et tristesse.
L’arrivée d’un compagnon insolite, un reptile de deux-cent vingt centimètres, Gros-Câlin, qui l’enlace, l’étouffe presque de son amour écaillé, lui apporte consolation, même si sa folie particulière continue à progresser fidèlement, tandis que tout l’immeuble partage répulsion et effroi devant le python qui aime se promener à sa fantaisie.
Fable contemporaine sur la solitude, la bizarrerie qui guette des individus alvéolés, le cruel manque d’amour, le texte est admirablement servi par un comédien prodigieux, Jean-Quentin Châtelain, bébé joufflu qui fréquente les prostituées, hurle et cherche son serpent afin d’obtenir des informations essentielles sur une Eve toujours en fuite. On rit, pleure, plaint, sourit de tendresse et d’émotion.
La performance, mise en scène intelligemment par Bérengère Bonvoisin, ébahit le public. La langue habile de Gary étonne toujours.
Au grand soulagement des dames, Gros-Câlin ne se montrera pas. Tant pis ! |