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Interview  (Bataclan Café, Paris)  vendredi 20 mars 2015

Tout droit venus de tous les coins de la pointe sud-africaine, les 4 âmes turbulentes de Fantasma débarquent enfin en France avec un premier LP intitulé Free Love. Un trip passionnant et spacieux.

D’autant plus qu’il est mené par la fine fleur artistique issue des townships sud-africains. Mêlant culture Zoulou, hip-hop, jazz, dub et toute autre influence qu’ils trouvent bon d’amalgamer à leur musique, Fantasma s’est donné pour mission de partager leur vision de l’Afrique du sud, du bon son et même du soleil ! Rien que ça.

A l’occasion de leur premier concert en Europe, au sein du festival de Radio Nova, Les Nuits Zébrées, on est parti à la rencontre de cette entité improbable et charmante.

Pour peu que l’on fasse quelques recherches à votre sujet et on tombe invariablement sur le terme "Guzu", qu’est-ce que c’est ?

Spoek Mathambo : Beaucoup de gens essaient de définir ce que l’on fait, c’est souvent assez hasardeux. Du coup, nous avons décidé d’employer notre propre mot. A l’origine, c’est un mot Zulu qui désigne les trains issus des frets ferroviaires. Il ne s’arrête pas à toutes les stations, il va vite, un peu comme notre musique.

Avec votre EP Eye of the Sun et maintenant votre LP Free Love, vous avez conquis un public qui a tendance à voir votre musique comme un OVNI improbable, qu’en dites-vous ?

André Geldenhuys : Je dirais plutôt qu’elle a quelque chose de spatiale en elle. C’est principalement parce que l’on compose avec une variété d’influences très vaste : nous venons de tous les coins de l’Afrique du Sud.

Spoek Mathambo : Ce n’est pas vraiment une question de localisation. Qu’importe d’où on vient, c’est surtout la rencontre entre plusieurs musiciens avec des influences différentes qui nous a permis d’atteindre le son de Fantasma. Par exemple, André a joué dans plusieurs groupes de rock, mais il a grandi en écoutant beaucoup de hip-hop, ce qui m’a poussé à devenir un meilleur parolier. Il était toujours derrière moi à me dire qu’il fallait que je crache plus de feu, genre 50 fois plus !

André : 50 fois plus !

Spoek : C’est vraiment la rencontre de différentes énergies.

Concrètement, comment s’est déroulée la rencontre des styles ?

André : Très simplement, on a bien fait 3 chansons en 20 minutes.

Spoek : On a bénéficié d’une fusion énergétique, en studio c’était une fusion organique et spontanée. De plus, nous étions en présence d’artistes avec lesquels il y a une réelle complicité. Ce qui nous permet d'échanger et de présenter toutes nos idées sans aucune retenue. Tout le monde apporte ce qu’il veut.

Sur le titre "Basbizile" qui ouvre l’album, Spoek tu annonces que tu vas abattre les barrières ("Kicking down borders"), quelles sont ses barrières ?

Spoek : Basbizile veut dire "ils nous ont appelé" ("They Summoned Us").

André : L’une des plus grandes barrières que l’on a surmontée, c’est l’image que les gens ont de la musique sud-africaine.

Spoek : On est vraiment contre l’idée que  (en français) "le hip hop c’est là, pop c’est là, african music c’est là". Le monde de la musique, notre musique est bien plus ouverte que ça !

Ca sous-entend une culture musicale polyphonique.

André : Et du coup, on finit par nous décrire avec des mots impossibles type : "psychédélique pop punk hip hop abstract" (rire)

Spoek : Notre génération a connu l’avant et l’après internet, même si quand nous étions enfants, on pouvait entendre plein de choses différentes, aujourd’hui on ouvre un navigateur internet et on jongle entre 20 onglets. J’ai l’impression que de nos jours, en quelques heures, on enregistre autant d’informations que ce que certains pouvaient apprendre en une vie auparavant ! Avant, tu restais dans ton village, tu avais quelques livres, mais c’est tout. Aujourd’hu,i tu tweetes à n’importe qui à l’autre bout du monde.

Avec votre utilisation récurrente de la culture Zoulou, n’avez-vous pas peur de la mettre en péril ?

Spoek : Non, elle est trop forte ! Si on a souffert pendant 400 ans des violences colonialistes, alors internet ne nous fera rien de mal.

Il s’adresse en Zoulou à Bhekisenzo Cele.

Bhekisenzo Cele : La culture Zoulou ne sera pas détruite, au contraire elle bénéficie d’un nouveau souffle. Beaucoup de personnes d’origine Zoulou ne connaissait pas bien leur culture. Aujourd’hui, on en partage un peu avec la musique, donc on ne la met clairement pas en danger.

Spoek : Tout est une question de flux d’informations. La musique est aussi un de ces flux, à nous de choisir d’en faire un bon ou un mauvais usage.

Pour la vidéo de "Eye of the Sun", on repère des influences afro-chic et afro-futuriste, c’est une direction artistique que vous voulez poursuivre ?

Spoek : Pour cette vidéo, on voulait offrir une vision différente de l’Afrique du Sud. Quelque chose de plus luxuriant, des paysages pour détourner les a prioris que les gens ont sur ce pays. Mais aussi créer une ligne historique alternative, puisque l’Histoire est dictée par ceux qui ont le pouvoir. Pour Shangri-La, nous n’avons pas pu faire ce que l’on voulait : briser les limites entre la réalité et l’intégration en 3D. A la place on a eu la 2D, il devait y avoir des animations spécifiques à la culture sud-africaine à la politique et aux problèmes contemporains. C’est un échec, mais on va revenir avec la grosse artillerie.

André : On passera de la 2D à la 4D !

A propos de THEESatisfaction et Shabazz Palaces…

Spoek : Shabazz Palaces, c’est la famille ! Ado, j’écoutais l’ancien groupe d’Ishamel (première moitié de Shabazz Palaces) "Digable Planets", c’est une grosse influence, sa voix m’a toujours accompagné. Quand j’ai signé chez SubPop et sorti mon album en 2012, j’ai rencontré Shabazz Palaces. Tendai (l’autre moitié de Shabazz Palaces) est du Zimbwabe et utilise beaucoup d’influences musicales de là-bas. J’ai aussi eu la chance de rencontrer THEESatisfactions, j’ai beaucoup de respect pour elles également.

Vous allez travailler ensemble ?

Spoek : On en parle beaucoup, on va essayer de faire une tournée ensemble !

A l’avenir, quelles perspectives musicales s’offrent à vous ? Y a-t-il des choses que vous n’avez pas réussi à faire ?

Spoek : Avec plus d’argent, on aura un meilleur studio et on aura donc la possibilité d’expérimenter plein de choses. Pour Free Love, on a souvent dû faire avec les moyens du bord, du scotch, un peu de fil, de l’imagination. Si on fait attention, on entend de drôles de choses en arrière-plan, genre un téléphone qui vibre. (rire)

Vous avez travaillé pendant 15 mois pour créer "Eye of the Sun" et Fantasma, vous vous étiez fixé une dead line ?

Spoek : Oui, même on s’est accordé beaucoup de temps pour expérimenter, on voulait déjà être en tournée pour le printemps 2015 ! Ça nous a pris du temps aussi de partager nos univers musical respectifs, de nous introduire aux artistes fétiches des autres !

Bhekisenzo Cele : On aurait raté le coche pour rien au monde, les gens sont tellement gentils, on est heureux de pouvoir partager et jouer notre musique au public français, on veut vous offrir un son tellement puissant que vous ne vous en remettrez pas ! (rire)

Spoek : (rire)

 

A lire aussi sur Froggy's Delight :

La chronique de l'album Free Love de Fantasma

En savoir plus :
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Stéphane El Menshawi         
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