Réalisé par Gunhild Westhagen Magnor. Norvège/Suède. Documentaire. 1h40 (Sortie le 29 avril 2015).
S'il est un film qui porte bien son titre, c'est bien "Les Optimistes" de Gunhild Westhagen Magnor!
Loin des documentaires, nécessaires mais déprimants, celui de la réalisatrice norvégienne fera passer à tous ses spectateurs de 7 à 107 ans un moment agréable et donnera à certains la secrète envie d'être scandinaves...
"Les Optimistes", c'est le nom d'une équipe de "mémés" volleyeuses norvégiennes âgées de 66 à 98 ans. Gunhild Westhagen Magnor a décidé de les suivre dans leur quotidien et particulièrement dans leur pratique sportive. Car ces dames, s'entraînant pour le plaisir d'être ensembles et pour se maintenir dans des formes étonnantes, vont se transformer en redoutables compétitrices.
Ce sera l'un des enjeux du film : une rencontre au sommet avec des volleyeurs suédois d'à peu-près du même âge. Et comme on sait, depuis Vincent Delerm que "le cœur des volleyeuses bat plus fort pour les volleyeurs", la lutte sera rude.
On ne révèlera pas qui va gagner cette rencontre d'anthologie qui aurait mérité la "mondiovision", mais elle est à l'image du film, un petit moment de bonheur, de jubilation sympathique aux sons des Mariachis.
Mais "Les Optimistes" de Gunhild Westhagen Magnor n'est pas seulement un documentaire qui a un "bon sujet", c'est avant tout un film de belle facture. Sa réalisatrice réussit en effet à filmer dans leur intimité la plupart des membres de l'équipe et à en faire des portraits sensibles. Son montage est vif, fluide. Son filmage toujours à hauteur et à la hauteur de ses vieilles dames dignes.
On ne s'ennuie pas et sans parler de "sociologie", le film de Gunhild fourmille de petits détails qui en disent pas mal sur la douceur de vivre scandinave. Même si nos championnes appartiennent incontestablement à des classes sociales mieux que moyennes, elles évoluent dans une société apaisée où la quête matérielle n'est plus l'essentiel. Ici, il s'agit de profiter du bonheur du moment, un bonheur tourné vers les autres et ne pas être enfermé ou retranché dans son petit bonheur narcissique et consumériste.
Bref, "Les Optimistes" de Gunhild Westhagen Magnor ne fera sans doute jamais l'objet d'un "remake" dans la France sécuritaire d'aujourd'hui et de demain. À moins que la vision des "Optimistes" ne donne des idées aux détenteurs de la "Carte Vermeil". C'est tout le mal qu'on leur souhaite.
De toute façon, prendre une leçon de joie de vivre est si rare au cinéma qu'il faut recommander à tous les "anciens", et aussi à leurs enfants et petits-enfants, d'aller regarder ces grands-mères lancer la balle au-dessus (mais pas toujours) du filet de volley.
|