Comédie d'après un montage de textes de Molière et Georges Feydeau, mise en scène de Laurence Causse et Loïc Fieffé, avec Hélène Morguen et Patrick Chayriguès (en alternance Sébastien Durand).
Les deux illustres auteurs que sont Molière et Feydeau ont en commun d'avoir écrit bon nombre de comédies mettant en scène le couple dans tous ses états.
Et la Compagnie Sans lézard a choisi de les réunir en un astucieux mélange qui permet de vivre, qui plus est, les dessous du spectacle interprété par un couple de comédiens.
La boucle est bouclée. Il faut dire, et c'est en tout cas flagrant dans les scènes choisies, que c'est bien souvent l'homme qui est le dindon de la farce. Que ce soit dans "Georges Dandin", "Occupe-toi d'Amélie" ou "La Dame de chez Maxim's", ce sont les femmes qui mènent la danse.
A partir des situations cocasses piochées chez l'un ou l'autre auteur, "Dindon malgré lui" propose un divertissement plaisant au charme un peu suranné où les deux comédiens Hélène Morgen et Patrick Chayriguès, efficacement mis en scène par Laurence Causse et Loïc Fieffé, avec une belle utilisation de l'espace et comme seul décor deux paravents de toile, alternent avec rythme et talent les scènes, sans fausse note, passant d'un personnage à l'autre en un éclair.
C'est là le grand intérêt du spectacle d'ailleurs, ainsi que de donner à entendre des scènes cultes dont on ne se lasse pas.
Hélène Morgen est dynamique, malicieuse et pétillante. Patrick Chayriguès a l'emploi idéal pour interpréter les bourgeois de Feydeau, ce qu'il fait avec générosité et gourmandise.
A eux deux, ils allient le charme et l'énergie pour nous faire passer un délicieux moment dont on aurait tort de se priver en ces temps de morosité. |