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puce Le Silence de Molière
Théâtre de l'Ouest Parisien  (Boulogne-Billancourt)  mai 2015

Monologue de Giovanni Macchia dit par Ariane Ascaride, avec la participation de Loïc Morbihan et Michel Bouquet, dans une mise en scène de Marc Paquien.

Giovanni Macchia, écrivain italien francophile et grand connaisseur de la littérature française, n'ignorait pas que Molière avait eu une fille avec Armande Béjart, Esprit-Madeleine Poquelin. Quand son père meurt, elle n'a que huit ans.

On ne sait pas grand-chose de son existence, mais Giovanni Macchia imagine dans "Le Silence de Molière" qu'elle a suscité la curiosité de ses contemporains. En l'occurrence d'un tout jeune homme qui décide de venir la questionner sur son illustre géniteur et qui, par la même occasion, va lui permettre de raconter son existence, évidemment marquée à jamais par l'immense ombre de son génial père.

Texte didactique qui n'a pour but que de fournir à Giovanni Macchia les preuves de son admiration pour l'auteur du "Tartuffe", "Le Silence de Molière" est surtout le prétexte pour une actrice d'interpréter un quasi-monologue et de montrer tout le registre de son jeu.

Dans une robe blanche immaculée, Ariane Ascaride arpente une scène ascétique avec pour seul élément de décor une chaise et, posée à même le sol, une radio-cassette d'où sort parfois la voix magistrale de Michel Bouquet.

Cette intrusion incongrue d'un élément de modernité n'est cependant pas vraiment un problème. Tout comme la présence de Loïc Mohiban, "intervieweur" osant poser des questions "douloureuses" à Esprit-Madeleine.

On est ici dans une convention théâtrale pseudo-réaliste dont Eric-Emmanuel Schmitt a usé abondamment depuis un quart de siècle et qui plaît à un large public. Nul besoin, par exemple, de perdre de précieuses minutes en rendant crédible la possibilité que Mademoiselle Molière, présentée pourtant comme une espèce d'Alceste au féminin, accepte de s'épancher avec un jeune homme peu psychologue dans ses interventions.

Dès lors, la machine est lancée, parfois entrecoupée de tirades off de Michel Bouquet, dont les propos incontestables sur le théâtre n'appellent aucun commentaire. Ariane Ascaride monte en puissance et raconte son père, ses déboires, son sort tragique. Tout ce qu'elle dit est souvent connu mais mérite d'être répété, surtout avec de l'émotion, de la flamme, de l'emphase.

Si l'on apprécie ce genre théâtral qu'on pourrait qualifier de biographique, on acceptera volontiers le parti-pris que Esprit-Madeleine Poquelin n'est "que" la fille de Molière. Dès lors, on écoutera avec intérêt sa longue confession, jamais perturbée par des éléments de sa propre existence, qui, par convention, est fantomatique.

Mais ceux qui trouveront ce procédé artificiel et schématique dénonceront du coup l'interprétation souvent forcée d'Ariane Ascaride, qui, pour nourrir son personnage, doit automatiquement en faire beaucoup. En effet, on est loin du naturalisme bon enfant des films de Robert Guédiguian. L'interprète de "Marius et Jeannette" est prisonnière des "scènes d'anthologie" que doit nécessairement conter Esprit-Madeleine et qui la poussent aux cris ou à la grandiloquence.

Nonobstant ces réserves, on peut dire que la mise en scène de Marc Paquien sert efficacement le récit de Giovanni Macchia dont la comédienne fait son miel pour convaincre un public acquis de l'intérêt de son beau numéro d'actrice en roue libre.

 

Philippe Person         
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