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Guillaume Nicloux  juin 2015

Réalisé par Guillaume Nicloux. France. Drame. 1h32 (Sortie le 17 juin 2015). Avec Isabelle Huppert, Gérard Depardieu, Dan Warner et Aurélia Thierrée.

Quand on a suivi la carrière hiératique de Guillaume Nicloux, que l'on a survécu à la vision de son "Faut pas rire du bonheur", on n'aura aucune appréhension avant d'accomplir ce voyage plus minimaliste qu'initiatique dans la chaleur excessive de la "Vallée de la Mort".

Bien sûr, il ne faudra pas s'attendre à vivre une histoire haletante aux dialogues époustouflants et aux multiples rebondissements. Il ne faudra pas non plus s'imaginer submerger d'émotion.

"Valley of Love" de Guillaume Nicloux n'est qu'un prétexte pour célébrer les grandes retrouvailles entre deux sacrés monstres qui incarnent quarante ans de cinéma français.

Les grognons diront qu'ici, on n'oublie jamais que Gérard est Gérard Depardieu et qu'Isabelle est Isabelle Huppert. Et alors ? Ils ont tout été, ils ont tout joué. Ont-il encore besoin de se travestir en autre chose qu'eux-mêmes ? N'est-ce pas plus intrigant qu'ils soient dans un entre-deux entre fiction et autofiction plutôt que dans leur énième rôle de composition ?

Il y a trente-cinq ans, Gérard le loubard partageait son cuir avec Isabelle la bourgeoise, dans "Loulou" de Maurice Pialat. Aujourd'hui, les revoilà donc face à face, dans un film, qui comme les choses sont bien faites, est produit par Sylvie Pialat.

Entre "Loulou" et "Valley of Love", il y a du bide et des rides, de la vie, de la mort, et toujours de l'envie au-delà de tout narcissisme. Pour que cette rencontre au sommet gagne en force, Guillaume Nicloux n'a pas hésité à la placer sous le patronage du "fils mort" qui offre à ces "parents" un parcours touristique et l'occasion de se reparler. Sauront-ils enfin qui il était ? Comprendront-ils enfin tout ce qu'ils ont raté en ne s'occupant pas ou pas assez ?

Peuplé de signes et d'appels, "Valley of Love" de Gullaume Nicloux a l'intelligence de négliger toute transcendance. Qui, sérieusement, pourrait croire en une présence supérieure dans cet environnement hostile, à la fois lugubre et grandiose ? Mais, dans ce monde de mornes motels et d'horizons abrupts, les morts ont des droits qu'ils n'ont pas ailleurs.

"Valley of Love" de Guillaume Nicloux laisse un goût bizarre, celui d'un film qui compte sur le temps qui va forcément passer pour qu'il le patine et lui donne tout son sens. On pourrait dire qu'il n'est pas définitif, qu'il est suspend

Les deux monstres sacrées ont l'humilité rare d'avoir joué pour un futur lointain où ils seront redevenus humains. Il faut les saisir pour ce qu'ils seront alors, c'est-à-dire de simples personnages filmés comme s'ils étaient des stars.

Alors que "Zabriskie Point", tourné au même endroit par Antonioni, faisait de la "Vallée de la mort" un point névralgique d'un avenir où tout exploserait, "Valley of Love" y voit l'expression d'un possible renouveau.

Loin du cauchemar post-industriel et de son influence radicale sur le couple, le film de Guillaume Nicloux chemine vers un retour à la normale. Il y a de la vie après les drames et encore une fois, il ne faudra pas rire du bonheur retrouvé.

 

Philippe Person         
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Du côté de la musique :

"Kit de survie en milieu hostile" de Betrand Betsch
"Let the monster fall" de Thomas de Pourquery
"Etat sauvage" de Chaton Laveur
"Embers of protest" de Burning Heads
"Sin miedo" de Chu Chi Cha
"Louis Beydts : Mélodies & songs" de Cyrille Dubois & Tristan Raës
"Arnold Schönberg : Pierrot lunaire" de Jessica Martin Maresco, Ensemble Op.Cit & Guillaume Bourgogne
"C'est pas Blanche-neige ni Cendrillon" de Madame Robert
"Brothers and sisters" de Michelle David & True Tones
"Prokofiev" de Nikita Mndoyants
"Alas" de Patrick Langot, Alexis Cardenas, Orchestre de Lutetia & Alejandro Sandler
"Symptom of decline" de The Black Enderkid
"Tigers blood" de Waxahatchee
"Not good enough" de Wizard
et toujours :
"Le carnajazz des animaux" de Dal Sasso Big Band"
"Deep in denial" de Down To The Wire
"Eden beach club" de Laurent Bardainne & Tigre d'Eau Douce
"Ailleurs" de Lucie Folch
"Ultrasound" de Palace
quelques clips en vrac : Pales, Sweet Needles, Soviet Suprem, Mazingo
"Songez" de Sophie Cantier
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Au théâtre

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"Enfance" au Théâtre Poche Montparnasse
"Lîle des esclaves" au Théâtre Le Lucernaire
"La forme des choses" au Théâtre La Flèche
"Partie" au Théâtre Silvia Monfort
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"Hedwig and the angry inch" au théâtre La Scala
"Je voudrais pas crever avant d'avoir connu" au Théâtre Essaïon
"Les crabes" au Théâtre La Scala
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"Music hall Colette" au Théâtre Tristan Bernard
"Pauline & Carton" au Théâtre La Scala
"Rebota rebota y en tu cara explota" au Théâtre de la Bastille
"Une vie" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Le papier peint jaune" au Théâtre de La Reine Blanche
des reprises :
"Macbeth" au Théâtre Essaion
"Le chef d'oeuvre inconnu" au Théâtre Essaion
"Darius" au Théâtre Le Lucernaire
"Rimbaud cavalcades" au Théâtre Essaion
"La peur" au Théâtre La Scala

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Du cinéma avec :

"Amal" de Jawad Rhalib
"L'île" de Damien Manivel
zt toujours :
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"Le squelette de Madame Morales" de Rogelio A. Gonzalez

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"Laissez-moi" de Maxime Rappaz
"Le jeu de la Reine" de Karim Ainouz
"El Bola" de Achero Manas qui ressort en salle
"Blue giant" de Yuzuru Tachikawa
"Alice (1988)" de Jan Svankmajer
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Lecture avec :

"L'origine des larmes" de Jean-Paul Dubois
"Mort d'un libraire" de Alice Slater
"Mykonos" de Olga Duhamel-Noyer
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