Comédie dramatique de Isabelle Pirot, mise en scène de Aurore Frémont, avec Marie Frémont et Isabelle Pirot.
Vieillir c’est dans la tête seulement ? Une femme à la soixantaine fait le constat du temps qui passe et se revoit aussi à dix-huit ans. Elle a gardé la même jeunesse du cœur qu’elle tente de concilier avec la vieillesse du corps.
Analysant avec autodérision le vieillissement, "Z’ombres" convoque les fantômes des personnes aimées, des années perdues ou gagnées, de l’expérience. Il y a aussi la mémoire qui s’échappe et le corps qui parfois ne répond pas. Il y a cette phrase de son grand-père : "vieillir ça dépend quand on a fini de vivre" qui éclaire sa vie.
Sur le plateau, Isabelle Pirot avec une délicatesse exquise et Marie Frémont, pétillante et captivante (à la diction parfaite) se partagent la parole ou parlent en chœur avec une complicité confondante en un joli jeu de miroir. Et bougent avec grâce et énergie, comme dansant un singulier ballet à deux.
Aurore Frémont signe une belle mise en scène qui met en valeur le texte tendre et sensible d’Isabelle Pirot. Les deux comédiennes évoluent avec fluidité autour de la scénographie efficace de Claude Lenoir : deux portiques encadrant des bandes verticales qui servent de passage ou d’écran pour des ombres chinoises. Il y a cette lumière qui vacille mais cette petite flamme qui se bat toujours.
Sans pathos, "Z’ombres" parle juste et touche au cœur. Ne passez pas à côté de ce spectacle émouvant qui fait tout simplement du bien. |